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L'Arrangeur Masqué #
10/05/2004 17:59:48
Etonnant ? Je ne sais pas, monsieur Cyclopède... Mais trompeur, certainement... car -- quelle coïncidence ! --, j'ai eu l'occasion il n'y a pas longtemps d'écouter les quelques fragments qui ont survécu de musique grecque de l'Antiquité (dans l'interpétation qu'en a donné l'Ensemble Kérylos, sous la direction d'Annie Bélis), et il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer... Peut-être tout réside-t-il dans l'interprétation pour ce genre de musique, et le disque que tu signales correspond-il plus exactement à la description fournie... (Je crois l'avoir vu dans les bacs de la médiathèque du coin, j'irai donc vérifier...)phasme #
10/05/2004 11:57:32
Parfait ! Nous allons pouvoir bientôt parler enfin musique - et ce sur quoi repose ma toute première intervention (connexion ou non WO/Jk). J'ai reçu tout récemment d'Allemagne (via "greatesthitsmailorder" - 4 jours d'attente et 13,50 Euros, port compris) le dernier Jk ("The gone wait"). Voix dont les inflexions graves me rappellent irrésistiblement certaines de Leonard Cohen - et basse électrique traficotée : c'est en un mot ... hénaurme. L'atmosphère est assez proche de 6&6, mais en plus sombre et plus dense (comme quoi, c'était possible !). Un "must have" - comme on dit. Pour finir, je suis tombé l'autre jour sur ce texte : "Dans l’ensemble du disque, on note une alternance de passages très calmes, proches de la méditation et d’autres reflétant une colère non maîtrisée. Les nombreux instruments employés sont à l’origine de ces impressions fortes que l’on ressent à l’écoute de sonorités qui ne nous sont pas familières. On peut souligner également des dissonances peu communes dues à nos différences de registres et de notations musicales en général. Lorsque la voix est seulement parlée, une sorte de malaise s’installe car cela évoque curieusement un envoûtement. Une gradation dans le rythme accentue aussi cette impression, pouvant être comparée à un état de transe." Compte rendu d'un album de Jandek ? Nenni : il s'agit d'une note concernant ce disque : "Musique de la Grèce antique [enr. sonore] / G. Paniagua, Béatriz Amo, E. Paniagua, Pablo Cano ; Atrium Musicae de Madrid, ens. instr. ; Gregorio Paniagua, dir. - Paris : Harmonia Mundi, cop.1979. - 1 d. c. (53 mn) + 1 fasc. ill. - (Musiques d’abord)". Etonnant - non ?gremlins #
09/05/2004 19:59:45
Eh bien, ça y est ! Je viens de recevoir le message de Valerie 'from Forced Exposure' qui m'annonce que les 3 CD commandés le 01/04... ont été expédiés le 07/05/2004. Et en plus, elle me remercie pour ma patience car F.E. était en attente de réapprovisionnement... Donc, tout va bien ... mais me voilà en train de devenir impatient de découvrir ENFIN ce fameux Jandek.phasme #
29/04/2004 15:43:42
Euh : la fort intéressante réponse (et non la forte intéressante...).phasme #
29/04/2004 15:36:21
"ml" - ok : encore un coup des neurones... Je voudrais revenir sur la forte intéressante réponse de l'Arrangeur Masqué (à propos du mystère). Je suis entièrement d'accord avec la thèse développée. J'émettrais néanmoins ce petit bémol : sans internet, personne (sinon une poignée d'houstoniens) n'aurait entendu parler de Jk. Certes, il "vend" (il brade, plutôt) ses albums - mais il ne faut pas négliger le fait que son activité artistique et "commerciale" débute en 1978, et qu'à l'époque le support cd (Jk ne l'a adopté qu'en 1996) et le web n'existaient pas. La seule publicité consistait à l'époque, pour Corwood, à apposer un vague papier 21 X 29,7 griffonné à la main, sur la devanture d'un obscur disquaire de Houston, lorsqu'il s'agissait d'annoncer la sortie d'un nouvel album. Cette situation a perduré pas mal de temps, jusqu'au jour - pas si lointain - où une radio indépendante s'est mise à diffuser son oeuvre entière sans interruption sur les ondes ("orgy" - sur 37 heures environ). Corwood n'en a pas pour autant modifié sa "stratégie" (pour autant qu'il en ait une) : vente à domicile, production industrielle, prix cassés. Des diffuseurs "underground" se sont certes mis sur les rangs en matière de distribution via internet - et, fort heureusement, dans le respect me semble-t-il du tarif appliqué - mais on ne peut pas affirmer que Corwood Industries (ce pluriel dénote, à mon avis, une certaine forme d'humour) soit, en elle-même, une entreprise de diffusion à très fort rendement. Tout ce qu'on peu dire, peut-être, c'est que Corwood tire son épingle du jeu, d'une part parce que Corwood a tout son temps - et que, d'autre part, Corwood ne vit pas de ses productions. Peut-être y a-t-il ici matière à réflexion, surtout en ces temps troublés sur le plan de l'industrie du disque.ryoji #
29/04/2004 13:52:24
Un grand merci à toi phasme pour cette adresse! Pour la fin de celle ci, tu as fait une petite faute de frappe: c'est bien '.html' et non 'htlm' ;) On ne sait jamais pour ceux qui voudraient faire un copier/coller et qui arriveraient sur une page '404.shtml'. Pour le docu, qui sait, dans 1 an ou 2 sur ARTE ...phasme #
29/04/2004 11:09:11
A cette adresse : http://www.foxfairy.com/whatisjandek.htlm, il est possible de télécharger 6 morceaux de Jk, dont le très dérangé (et dérangeant) "You painted your teeth" et une version étrangement hypotensive de "House of the rising sun" (sa seule reprise connue).phasme #
28/04/2004 09:37:44
Gremlins : deux solutions - ou tu réponds avec l'historique, en incluant ton message (que tu libelles à l'attention de Valerie, çà va l'impressionner...), ou sinon, l'adresse est : mailorder@forcedexposure.com, mais rappelle bien les références de ta commande (et toujours à Valerie).gremlins #
27/04/2004 21:22:27
Merci Phasme de te préoccuper de mon cas. Depuis le 1er avril (faut dire passer une commande ce jour-là, faut être un peu dérangé), je n'ai reçu aucune nouvelle. Le message que j'ai réceptionné le 01/04 disait : "Thanks for your interest and support. We have received your order from our website as of 04/1/2004"....suivait le détail de ma commande......."We will confirm your order via email when it ships and add shipping and tax, if applicable". Depuis, BLACK OUT TOTAL !! Donc, je suis prêt à relancer Valérie... si tu me donnes son mail... merci d'avance !phasme #
27/04/2004 11:53:12
Pour Gremlins : as-tu au moins reçu de Forcedexposure un message libellé comme suit : "Thanks for your order. The following shipped (ici une date) via AIRMAIL (suit le détail de la commande). Signé : Valerie. ? Si ce n'est pas le cas, le mieux serait de relancer Valerie en lui réexpédiant le premier message, histoire de lui rafraîchir la mémoire. Bizarre quand même, cette affaire.phasme #
27/04/2004 09:56:23
Corwood Industries se sépare de Jandek et ... rachète Universal (un cauchemar, comme çà, en passant). Bienvenue, of course, à Jeanstewart.gremlins #
26/04/2004 19:13:37
Salut Jeanstewart et merci pour ton message... absolument pas merdique. Un anglosaxon qui s'inscrit sur le forum de palace.free ENTIEREMENT EN FRANCAIS mérite vraiment tous nos encouragements. -------------------- Hi jeanstewart and thank you so much for your message... not "merdique" at all. You registered yourself on the palace.free guestbook ENTIRELY MADE IN FRENCH and you must get all our encouragement !!jeanstewart #
26/04/2004 14:31:57
Il y a bon novelles enregistrements de les chansons (thout without) partner et raining in darling a le "radio player" ici: www.buhananrecords.com Je suis desolee pour ma francais, c'est merdique, je sais.phasme #
26/04/2004 10:56:57
Je reviens du Grand Vert - quelques jours pour respirer ce qu'il reste à respirer. Je viens de recevoir de forcedexposure : "One foot in the north" - contenant le merveilleux "Upon the grandeur" (quel titre !) et "On the way", commandés le ... 6 avril dernier. Peut-être, Gremlins, devrais-tu les relancer par mail ? Car c'est vrai, du coup c'est un peu long. Pour cependant te rassurer, il m'est arrivé de connaître des longs délais (pouvant aller jusqu'à 30 jours). La raison en est que forcedexposure peut se trouver en rupture de stock, et soit obligé de repasser par Corwood pour le réapprovisionnement. En tout cas, je me réjouis de la teneur des débats. J'essaierais d'apporter mon eau au moulin, dès que mes neurones se seront reconnectés. Pour répondre à Ryoji : je n'ai pas la possibilité (je suis sous le contrôle d'un watchguard - si tu vois ce que je veux dire)d'écouter la bande-son de "Jandek on Corwood" - et me trouve donc dans l'incapacité de te dire de quel morceau il s'agit. En ce qui concerne le DVD, je ne pense pas qu'il soit disponible à l'heure actuelle. Mais il est toujours possible d'écrire (en anglais...) directement aux auteurs par mail - via le site "jandekoncorwood.com". En tout cas, je ne crois pas qu'il faille s'attendre à ce que le film soit sous-titré en français (ou alors, patienter quelques dizaines d'années !). Et puis - oui : le 36ième opus de notre homme en "préparation" ! Excellente nouvelle de l'au-delà ! Et quel beau titre "Shadow of leaves" (j'attends avec une certaine impatience de voir la pochette). Il y aurait, d'ailleurs, une étude à entreprendre sur les titres des albums publiés par Corwood (les très heiddegeriens "Somebody in the snow", "Chair beside the window", "Ready for the house" - sans parler de "Interstellar discussion", "Humility of the pain", etc, etc... qui laissent rêveur. Et rien que çà, c'est inestimable).ryoji #
23/04/2004 20:29:40
Je viens de voir sur la mailing list consacrée à Jk qu'il y aura un nouveau disque pour cet éte ... 0774 SHADOW OF LEAVES :)travelling #
http://travellingmusic.free.fr
23/04/2004 14:30:01
Merci, j'ai téléchargé la version winamp et pu donc voir le trailer. Très efficace je dois dire. Pour le MP3 idem pour moi. J'irais probablement acheter quelques CD. Thanks again.ryoji #
22/04/2004 21:40:17
Hello travelling, pour le trailer, j'ai essayé le .wmv avec windows media player et le .mov avec quicktime et les deux fonctionnent parfaitement chez moi. Pour les mp3s, j'étais tombé sur cette adresse [http://newflux.blogspot.com/2003_12_14_newflux_archive.html#107149966958985695] où on peut trouver le track "I went to hell" mais malheureusement je n'arrive pas à le télécharger. Sur soulseek, tu pourras trouver pas mal de chose de Jandek mais le mieux est d'acheter ses albums ... C'est pas très cher et ça en vaut vraiment la peine. J'attends les miens avec impatience ;)travelling #
http://travellingmusic.free.fr
22/04/2004 19:23:15
Hello everyone. Certains devraient ecrire des chroniques sur Jandek... voire un bouquin. Aucun doute à cela. L'arrangeur n'est pas mal parti, suivi de près par phasme ... En vous lisant, il ne m'a pas fallu très long avant d'avoir envie de jeter un oeil sur ce personnage enigmatique. Je ne vais pas m'attarder, juste peut-être mettre une pierre de plus à l'edifice (que dis-je un galet, non un caillou... enfin mon grain de sel quoi!) . Je me demandais: au delà de la publicophobie qui semble animer notre bonhomme, n'y aurait-il pas aussi le simple désir de pouvoir se mouvoir incognito, observer et communiquer avec l'homme/femme d'égal à égal, chose qu'un homme public ne peut s'accorder aisément. Et ainsi abreuver ses oeuvres de matériaux véritables. J'ai le vague sentiment, par exemple, que Francis C. ou Jean-Jacques G, n'ai comme seul recours à la création que leur vieille mémoire ou leur débordante imagination ... cette idée est surement contenu dans vos propos précédent ou encore dans l'admirable citation de W.F. Maintenant que je me suis bien embrouillé dans mes phrases passsons à l'essentiel: quelqu'un peut-il me dire pourquoi je n'arrive pas à lire le trailer dans Quicktime? il manquerait apparement un module de décompression??? Merci infiniment de votre aide. D'autre part j'ai peut-être raté quelque chose dans le forum mais avez-vous trouvez un ou deux MP3?? merci merci mercigremlins #
17/04/2004 14:11:15
Tu es très en forme en ce moment, Arrangeur masqué... Tes derniers messages sont impressionnants de maîtrise, et de contenu... chapeau vraiment ! Je souhaite rebondir sur une chose : "NOTE : ce qui m'intéresse en fait dans la lecture des chroniques et des revues de disques, c'est le style, l'écriture, car c'est un exercice ingrat et casse-gueule au possible..." _____________ c'est exactement ce que je pense et je n'aurai pas pu mieux l'exprimer : c'est pour cela que -- de mon côté -- j'attache beaucoup d'importance à des chroniques bien documentées, bien rédigées... Je crois vraiment que c'est une étape importante avant d'acheter un disque : il y a des gens -- et il faut un certain talent quoi qu'on en pense pour réussir ce genre de périlleux exercice -- qui grâce à leur culture musicale, grâce aussi à leur talent dans le maniement de la lanque française, et grâce enfin à leur coeur (ou leur âme) -- parviennent à faire passer une vraie émotion au travers d'une chronique de quelques lignes, et à donner envie d'entendre un disque : c'est ce type de pirouette réussie que je guette pour guider mes choix musicaux. Après, je peux ne pas être d'accord avec le chroniqueur, ne pas ressentir les mêmes choses... c'est une autre histoire.ryoji #
17/04/2004 02:04:48
Oublié un petit bout de phrase ... mais bon ... On ne sait jaimais ce qui se passe pendant le trajet du colis.ryoji #
17/04/2004 01:54:46
Quelques petites questions terre à terre à phasme (ou à quiconque pourrait me renseigner): sais tu de quel morceau (celui à la fin du trailer 'Jandek on Corwood') il s'agit? Et as tu des infos quant à la sortie de ce docu en dvd ...? A gremlins: pour ma part j'ai aussi commandé les 3 CDs proposés par phasme. Je me suis adressé à Flipped Out Records (comme je l'ai écrit plus bas) avec qui j'ai pu échanger quelques mails pour des infos pratiques (très sympa le Jack d'ailleurs). Je vais payer par mandat international (pas de carte de crédit) et j'espère donc que tout se passera bien. Pour ton cas gremlins, je pense que les délais de réception (après commande sur le net et aux States) peuvent parfois étre assez longs et se prolonger. Phasme disait 20 jours mais bon ...L'Arrangeur Masqué #
16/04/2004 23:58:52
"S'en remettre à soi-même", c'était au niveau de l'interprétation, c'est-à-dire, une fois le disque dûment écouté, et non pas au moment du choix, du premier tri où la "publicité" et les relais d'opinions jouent leur rôle. Encore faut-il être d'accord sur ce qu'on entend par là et comment ces informations peuvent être utilisées... Car il y a publicité et publicité (d'où l'emploi de guillemets) : au sens premier du terme, tel qu'il est employé par exemple dans le droit des marchés et le droit adminsitratif quand on parle d'obligation de publicité pour les offres concernant les achats, les recrutements dans le secteur public, cela veut simplement "rendre public l'existence" de tel ou tel produit ou service, telle ou telle manifestation, les "porter à la connaissance" des gens. Rien de mal à cela, c'est de l'information pure. La où ça coince, c'est quand on passe à l'acception moderne et usuelle, celle de "réclame", d'argumentaire (toujours mensonger, quoi qu'on en pense). Tout ce fatras, ce baratin qui nous pompe l'air... et qui, insidieusement, détourne notre attention et notre énergie de l'essentiel : notre propre goût, notre intuition, et tant pis si l'on se trompe. Personnellement, et pour rester dans le cadre restreint de la presse rock (Inrocks, Magic, Rock&Folk...), je picore avant tout les infos "grises" (les références discographiques, les dates de concerts, de sorties prévues, quelques petites anecdotes...). Le reste, les interviews plus ou moins approfondies (sauf celles de mes chouchous, que je connais déjà assez pour ne pas me faire entourloupé) et les chroniques de disques, est plutôt survolé et n'est absolument pas pris pour argent comptant : les mots les plus beaux, les métaphores les plus inspirées ne servent à rien pour décrire la musique ; ils renseignent bien plus sur celui qui écrit, sur son ressenti*** -- donc, question fiabilité... Mieux vaut aller écouter la chose en question et juger sur pièce (bornes d'écoute dans les magasins spécialisés, emprunts dans les médiathèques ou auprès d'amis, téléchargement sur Internet, il y a tout de même pas mal de moyens pour puiser directement à la source). Bien sûr, lire des articles, des chroniques, des exposés historiques sur les divers genres musicaux ou artistes qui nous intéressent ou qui sont suceptibles de nous intéresser, prêter l'oreille aux conseils d'amis plus ou moins avisés, permet de faire des rencontres et des découvertes musicales fondamentales, de se familiariser avec des noms, des parcours particuliers, mais l'urgence et la véhémence avec laquelle on vante untel ou untel ne me fait pas pour autant automatiquement me précipiter sur eux : il faut tout un faisceau d'indices, toute une suite de petits déclics et surtout un désir, une disponibilité assez indéfinissable (quelque chose comme de la bienveillance) pour que je passe à l'action [un petit exemple personnel extrême : il s'est passé presque dix années entre le moment où, pour la première fois, on m'a parlé du VELVET UNDERGROUND (c'était au lycée) et l'achat des 4 albums du groupe, pour mon plus grand bonheur... mieux vaut tard, comme dit l'autre...] Pour résumer, je ne me passe pas des sources précieuses d'informations de la presse rock, mais j'essaye, au final, une fois essuyés les tempêtes de la hype et les déluges dithyrambiques (ou au contraire, les grêles sans merci), de n'écouter que mon petit doigt, d'être le plus honnête possible avec moi-même. Outre l'agréable sensation que l'on peut éprouver à faire le plus souvent le bon choix, cette attitude est aussi due au fait -- revenons sur terre -- que mon budget musique est plutôt restreint, et que je ne peux pas trop me permettre de procéder "à l'aveugle"... Bon, en fait, et pour terminer, le fond de ma réflexion constituait une simple pique contre le suivisme, l'effet de mode..., c'est pourquoi j'y suis allé si souvent de mon lourdingue "moi-même/soi-même" et d'une certaine méfiance, plus pour les besoins de la démonstration qu'autre chose... Je t'assure donc qu'il n'y a rien de très mystérieux, je ne suis pas un petit bonhomme vert venu du fond de l'espace... [*** NOTE : ce qui m'intéresse en fait dans la lecture des chroniques et des revues de disques, c'est le style, l'écriture, car c'est un exercice ingrat et casse-gueule au possible...]gremlins #
16/04/2004 20:09:01
Je suis intrigué par la conclusion de ton dernier message, Zorro... "la liberté absolue de ne devoir s'en remettre qu'à soi-même (avec ses corollaires : possibles erreurs, illusions, irrésolution et perplexité...). Moi, j'ai fait mon choix depuis longtemps..." Concrètement, tu fais comment pour faire un choix en toute indépendance ? En musique, tous les mois, il y a des centaines de CD publiés. Comment faire le tri sans aucune aide extérieure ? Tu te pointes chez ton disquaire et tu lui demandes de te passer toutes les dernières news... ? Franchement, je ne vois pas comment on peut se passer de lire quelques revues spécialisées (je ne te parle pas des reportages TV sur la musique là, on est d'accord !!) pour faire un premier tri... libre ensuite de penser ce qu'on veut et d'interpréter comme on le souhaite. A propos de Jandek, j'ai commandé 3 CD (voir mon message quelques centaines de mètres en arrière) et ABSOLUMENT AUCUNE NOUVELLE depuis que l'"on" a accusé réception de ma commande. Pas de message signalant un éventuel envoi, et bien sûr pas de colis non plus.... N'aurait-il pas décidé d'aller au bout de la démarche notre ami JANDEK ? Ne même plus diffuser ses disques ....L'Arrangeur Masqué #
16/04/2004 17:51:29
Oui, je vois... Bon alors, je vais essayer d'être terre à terre, et le plus limpide possible (une gageure pour moi !). Qui dit contrat, dit réciprocité, obligations et contreparties, et comme tu l'as précisé les "obligations" d'un artiste c'est de laisser un minimum de clés pour approcher son oeuvre (visibilité et lisibilité relatives, remise en contexte, éléments biographiques, psychologiques, esthétiques, etc...). Cependant, si l'on se place dans une perspective historique longue, ce genre d'obligation (qui est le fruit de la pression sociale et médiatique) n'a pas toujours existé. En fait, c'est une caractéristique relativement récente du champ culturel que ce besoin d'informations, ce besoin scopique (cf. la citation de DeLILLO) -- ce "droit de regard" de la part du public, devenant partie intégrante dans l'échange culturel --, car, pour ne prendre qu'un exemple bien connu, la condition normale (c'est-à-dire, imposée et acceptée par l'ensemble de la société) de l'écrivain et plus généralement de l'artiste au Moyen-Âge est celle de l'anonymat. Ainsi que sait-on vraiment de CHRETIEN DE TROYES ou de MARIE DE FRANCE ou de nombreux troubadours, à part leur nom et peut-être les cours et les seigneurs qu'ils ont fréquentés ? Bien sûr, il y a plusieurs raisons à cela : la prédominance de la pensée chrétienne (humilité, effacement, respect des traditions...), l'inexistence du concept d'individualité (l'individu est toujours pris dans la masse de la société, de la corporation, de l'institution dont il fait partie...) et, plus prosaïquement, le faible réseau de communication de l'époque. Ce n'est qu'avec l'essor de la bourgeoisie et du capitalisme, l'urbanisation et les progrès des communications, l'affirmation progressive de la singularité de l'individu que la situation actuelle se met en place (tout ça est déjà perceptible dès le XIIIe siècle, mais ne prendra sa dimension véritable qu'à la Renaissance pour ne faire que s'accentuer par la suite, jusqu'à l'hystérie médiatique moderne). Donc, si se cacher, disparaître constitue aujourd'hui une rupture manifeste du contrat avec le public, il faut se rappeler qu'aux époques précédentes c'était se montrer, s'exhiber qui représentait une grave entorse à l'orthodoxie... Voilà qui relativise ton propos, juste au demeurant, mais qui, pour dire le fond de ma pensée, ne me satisfait pas vraiment. En fait c'est peut-être le point de vue, l'angle d'attaque qui ne me plaît guère plutôt que le fond du discours lui-même. Pour en revenir à l'exemple de JANDEK, le rapport (humain, de confiance) minimum devant exister entre un artiste et son public c'est bien la libre communication de l'oeuvre -- s'il ne ne fait que ça, JK commercialise tout de même sa production ; le public y a bien accès, sans restriction. On sait qu'il ne communique pas sur l'oeuvre ou autour : il n'a rien à en dire, laissant ainsi le public déboussolé (je te l'accorde), mais libre de se l'approprier comme bon lui semble (on retrouve là la démarche "ouverte"/non-dirigiste/énigmatique de W.O. et de DYLAN, qui s'abstiennent de tout commentaire pouvant infléchir l'interprétation de leurs chansons dans un sens plutôt que dans un autre). Car l'effet pervers de la "publicité" (émanant soit du management soit de la critique spécialisée ou non) autour d'un artiste ou d'une oeuvre, c'est d'en conditionner la réception publique***, de diriger le regard du public, son interprétation qui devrait être personnelle (même si imparfaite ou tendancieuse) alors qu'elle la plupart du temps que la resucée inconsciente d'interprétations préalables, de clichés, etc... En fait donc, la question est de savoir ce qui est préférable : le confort de lecture, de décryptage du public (au risque de l'abêtissement, de l'infantilisation, de l'irresponsabilité) ou bien la liberté absolue de ne devoir s'en remettre qu'à soi-même (avec ses corollaires : possibles erreurs, illusions, irrésolution et perplexité...). Moi, j'ai fait mon choix depuis longtemps... [*** NOTE : il faudrait signaler, qu'à certaines époques (le Moyen-Âge, par exemple) ou encore sous des régimes dictatoriaux, toute réception était conditionnée : par l'idéologie dominante, le pouvoir en place grâce à la propagande, la censure, l'intimidation, etc...]phasme #
16/04/2004 15:08:06
Vaste question... à laquelle j'espère pouvoir te répondre sans trop m'embrouiller (je ne suis pas un philosophe). Je dirais, en premier lieu, qu'entre l'artiste et son public, il est nécessaire, me semble-t-il, qu'existe une relation réciproque de désir. Le contrat tacite auquel j'ai fait allusion reposerait sur une connivence faisant jouer les contreparties : d'un côté l'artiste, auquel il sera demandé un minimum de visibilité, de lisibilité et de "traçabilité" (en somme : des clés) - de l'autre, le public, censé porter un minimum d'attention à l'oeuvre proposée. Disons que cela ressemblerait un peu à çà. Mais - forcément - il sera besoin de creuser davantage.L'Arrangeur Masqué #
16/04/2004 13:53:01
(pour Phasme) Avant que j'attaque le morceau, peux-tu préciser un peu ce que tu entends par "rupture du contrat minimum qui lie implicitement l'artiste à son public" ? (voir ton message d'avant-hier)phasme #
16/04/2004 09:59:44
Euh : Angélus Silésius.phasme #
16/04/2004 09:58:52
Méditation du matin : "La rose est sans pourquoi - fleurit parce qu'elle fleurit. Ne se regarde pas, ni cherche à être vue." Agélus Silésius (1624-1677).ryoji #
15/04/2004 17:10:46
Ok ...:)L'Arrangeur Masqué #
15/04/2004 17:10:35
Le Zim... Tape son nom et Victoria's Secret dans un moteur de recherche et tu sauras tout...phasme #
15/04/2004 17:09:38
Dylan...ryoji #
15/04/2004 17:08:17
Qui est le vieux?lmex # - g.lakhlef@laposte.net
15/04/2004 16:58:31
Salut ! je cherche et je vends quelques disques assez rares... Pour des échanges de listes, contactez moi par mail ! A bientôt. Vive la chronique libre :o)phasme #
15/04/2004 16:54:51
On pourrait demander au Vieux ce qu'il en pense - dès qu'il en aura terminé avec la lingerie féminine...phasme #
15/04/2004 16:45:18
Cela me fait soudain repenser à une phrase de Mallarmé disant à peu près (je ne l'ai pas sous les yeux) : maintenant que je suis définitivement mort, je peux enfin oeuvrer librement. Il avait une petite trentaine d'années - et entrait dans sa période (pour dire vite) "expérimentale", celle du Livre Absolu. Cela rejoint, me semble-t-il, les différentes voix citées.L'Arrangeur Masqué #
15/04/2004 16:44:08
Oui, on peut creuser toutes les pistes, même les plus farfelues, mais en fait, comme toujours et comme le dit si bien W.O. : "the answer lies within". Dans l'oeuvre bien sûr (DYLAN ne disait-il pas, pour une fois peut-être sans se foutre du monde, que tout était dans ses chansons ?), mais aussi, et surtout, en nous-mêmes, puisqu'au-delà du pourquoi et du comment de tout mystère, il y a simplement l'effet qu'il nous fait, les échos qu'il provoque en nous, les leçons que l'on en retire... et qu'il nous faut bien vivre notre propre vie, sans procuration.phasme #
15/04/2004 16:27:12
Toutes les théories sont possibles, dans la mesure où nous ne possédons pas les clés. Il y en a même qui considèrent que l'oeuvre de Jandek est posthume, & publiée au compte-gouttes par quelqu'anonyme mécène... Ou bien alors considérer Jandek comme une sorte de fiction vivante produisant une oeuvre posthume ... ? En tout cas, notre homme aurait fréquenté les bancs d'une faculté de philosophie (cf "interview" de Katy Vine, en lien sur tisue.net - où il est surtout question de jardinage, et de son allergie au lait... mais est-bien Jk - le doute persiste) - ce qui, à mon avis, n'est pas à négliger pour comprendre sa démarche.L'Arrangeur Masqué #
15/04/2004 15:47:36
Les "restes" sont apparemment tout ce qui entoure une personne célèbre : les photos, les reportages et interviews, les honneurs officiels... toute la légende mondaine, tous ces faits et indices pertinents ou non qui construisent un personnage public (W.F. recevra, quelques années plus tard, le prix Nobel, fera des conférences, sera écrivain en résidence... une vie nouvelle donc sous les feux des projecteurs de la reconnaissance académique, journalistique, etc...) ; et aussi, tout ce qui, une fois un nom accolé à une oeuvre, pourra être connu de cette personne dans le domaine de la sphère privée : les imposantes biographies littéraires -- et plus généralement d'artistes -- ne manquent pas, c'est le moins que l'on puisse dire... Quant à la citation de DeLILLO, elle est intéressante... et rejoint un peu ce que, si j'en ai le temps et la patience, j'aurai à dire sur les stratégies du mystère dont je parlais plus bas...ryoji #
15/04/2004 15:20:31
Phasme, j'avais été intrigué par ta phrase "on peut lui écrire - "il" (enfin..."quelqu'un") répond (à la main) sur tout, sauf sur ce qui le concerne)" dans un de tes posts précédents. J'en suis maintenant éclairé, merci. Je voudrais aussi souligné la démarche ("c'est à moi de m'adapter, de faire des efforts pour comprendre ...) de L'Arrangeur Masqué. C'est particulièrement vrai pour le cas qui nous occupe. Sa personnalité et sa psychologie sont déterminantes, en effet. Maintenant est ce que cela relève d'une pathologie grave ou pas, question? On connaît l'exemple de Daniel Johnston mais c'est encore différent .. Je demanderais aussi à L'Arrangeur Masqué quels pourraient être "les restes " dont WF parle? A part évidemment les livres imprimé, je ne vois pas. J'en profite aussi pour vous faire part d'un court extrait que j'ai retrouvé dans le bouquin de Delillo dont je vous ai parlé précédemment. Ca rejoint aussi ta réflexion Arrangeur Masqué (>"plutôt que faire valoir son oeuvre et par là se faire valoir soi-même"). Pour resituer le contexte Bill Gray (déjà son nom ...) est un écrivain qui s'est retiré de la vie publique il y a 30 ans (pas de photos, pas d'interviews, ... rien). Il décidé de refaire surface et son "secrétaire" a fait appel à une photographe ... La photographe: Il y a bien 30 ans que votre portrait n'est apparu nulle part, n'est ce pas? Bill: Scott (le secrétaire) doit le savoir. La photographe: Et ensemble, vous avez décidé que l'heure était venue. B: Eh bien, c'est fatiguant, en vérité, de savoir que les gens en font une telle affaire. Quand un auteur ne montre pas sa tête, il devient un symptôme local de la fameuse réticence de Dieu à apparaître. P: Mais beacoup de gens sont intrigués. B: C'est également perçu comme une abominable arrogance. P: Mais nous sommes tous attirés par l'idée d'éloignement. Un endroit difficile d'accés est néécessairement beau, je pense. Beau, et un peu sacré, peut-être. Et une personne qui devient inaccessible acquiert une grâce et une complétude que les autres lui envient. B: Le monde de l'image est corrompu, voici l'homme qui cache son visage. P: Oui, dit elle. B: Cette figure intrigue peut-être les gens, mais ils lui en veulent aussi, et le raillent, et souhaitent le souiller pour regarder ses traits se déformer sous l'effet du choc et de la peur, quand le photographe caché bondit à bas de l'arbre. Dans une mosquée pas d'images. Dans notre monde, nous dormons et mangeons l'image, et l'implorons de nos prièes, et l'arborons aussi. L'écrivain qui ne montre pas son visage s'attaque à un territoire sacré. Il joue au même petit jeu que Dieu. Il n' y a que la musique qui compte. Il n'a que ça. Peut-être Jandek veut il éviter cette 'souillure' dont parle Delillo. Cette souillure inévitable dès que l'artiste rentre en contact avec le public d'une manière ou d'une autre.L'Arrangeur Masqué #
15/04/2004 14:27:12
Pour préciser (et nuancer) ma pensée, qui je le conçois peut apparaître intempestive et maladroite, je citerai (de mémoire) le superbe texte de LAMBCHOP qui ouvre l'album "How I Quit Smoking", et qui je crois peut être assez justement appliqué à JANDEK : "In my opinion, there is a race / For a place at the bottom of the pile / Is neither... completely concieved nor is it ill advised / It just simply satisfies a basic need / We are few / We are few..." Avec la pointe d'ironie que constitue cette course à l'envers pour le "dessous de la pile", le mélange de motivations psychologiques et éthiques pour expliquer cette attitude est à mon avis bien observé : ce goût du secret, de l'ombre, d'une espèce d'humilité (en gros, et en galvaudé, l'underground) n'est pas totalement réfléchi -- même pour ceux qui l'ont mis en scène, comme DEVO ou KRAFTWERK par exemple --, elle répond d'abord (surtout ?) à un besoin psychologique et physique fondamental. [l'anecdote de Phasme sur les courriers contradictoires du bonhomme ne fait que le confirmer...] Je poursuis aussi sur ce qu'implique une démarche qui tient à une telle distance le public (ses attentes, ses questionnements plus ou moins légitimes...). Là, on touche à la grande question casse-gueule : pour quoi/qui l'art ? Pour communiquer avec les autres, partager son expérience intime ou se purger/soulager... ? Pour recevoir une approbation, un soutien dans les yeux de son audeince ? Et bien d'autres motivations encore, philosophiques, mystiques ou plus prosaïques... Personnellement, je pense (comme le montre assez bien l'exemple de DYLAN, de W.O. , de J.-L. MURAT entre autres) que ce qui importe chez lui (pour lui), c'est bien la création, le faire dans son élément le plus essentiel, le plus organique (le "poïen" des anciens Grecs, qui est la base étymologique du mot "poésie") plutôt que faire valoir son oeuvre et par là se faire valoir soi-même (tout ce qui a trait à la "publicité", au fait de rendre publique quelque chose de manière plus ou moins étendue, et d'en retirer bénéfice ou gratification). D'où la production régulière et, au final, la discographie pléthorique (comme pour W.O.). C'est ça qui compte, tout le reste étant accessoire (JANDEK nous le fait bien comprendre). Un geste d'hygiène mentale, ou le plus sûr moyen de garder son intégrité et son équilibre psychique, voire peut-être dans l'optique mystique, la seule voie du salut...phasme #
15/04/2004 11:49:36
Réflexion : oui, mais peut-être plus dans un sens où l'entend la physique optique - le thème du miroir étant récurrent, m'a-t-il semblé, dans les textes de Jandek. Et donc, oui : réflexion radicale. A propos de textes, et pour rester sur la question du secret, laissez-moi vous parler de mes "démêlés" avec Corwood. Il y a quelques mois, j'ai pris la liberté d'écrire à Mr Sterling R. Smith (le supposé "administrateur" de Corwood) afin de lui demander l'autorisation de porter à la connaissance d'un éditeur français la traduction d'une partie des nombreux textes de Jk, qui m'apparaissait avoir une belle consistance poétique - travail auquel je m'étais attelé. La réponse (en recommandé !) n'a pas tardé : d'une majuscule écriture noire, ce fut un refus net, l'argumentation étant que le temps de la publication et de la traduction n'était pas venu. Je peux vous assurer que tenir entre les mains une telle lettre (longue - presque furieuse, ou tout du moins paniquée) fait un curieux effet (le même que celui d'entendre sa voix jupitérienne hurler : "don't paint your teeth"...). Je lui ai bien sûr répondu aussitôt, en l'assurant de n'en rien faire - & en lui renouvellant l'expression de mon plus profond respect, etc... Et devinez quoi ? Quinze jours plus tard, je reçois de Corwood Industries un petit colis contenant deux albums, le "catalogue" de ses oeuvre (tapé sur vieille remington des années 30 ?) ainsi qu'une lettre presque d'excuse, et dans laquelle notre personnage dit partager mes sentiments (je lui avais fait comprendre que je me sentais un peu honteux - "embarassed" - de lui avoir soumis une telle demande). Après le froid, le chaud - ce qui est, vous le découvrirez peut-être, assez typiquement jandekien. Cela dit, je pense pouvoir m'estimer heureux d'avoir en ma possession des lettres de Corwood contenant plus de trois mots... Cet épisode postal révèle certainement la psychologie particulière de notre homme - et beaucoup de choses justes ont été dites ci-dessous. Je pense, pour ma part, mais je peux me tromper, que les réponses à toutes nos questions sont contenues dans l'oeuvre. Comme Jandek le dit lui-même : "follow the music"...L'Arrangeur Masqué #
14/04/2004 22:37:42
A la 3ème ligne ci-dessous, vous aurez lu, en âmes charitables que vous êtes, "réflexion" bien sûr, et non pas...L'Arrangeur Masqué #
14/04/2004 22:34:05
Bon, je continue... et répond d'abord à Ryoji. Je ne porte aucun jugement moral sur JANDEK, je l'accepte comme il est (ou plutôt comme il m'apparaît) : que son cas relève de la psychiatrie, d'une inadaptation constitutive ou bien d'une réflection radicale... Aucune tentation normative de ma part, je ne demande rien aux artistes, et surtout pas de correspondre aux moules, même ceux établis par moi pour satisfaire ma psyché ou un quelconque confort intellectuel : c'est à moi de m'adapter, de faire des efforts pour comprendre. À défaut de sympathie toujours, au moins faire preuve d'empathie... Voilà. En fait, mon avis personnel, surtout au vu d'un univers à la fois assez torturé et primitif, c'est que les "motifs" psychologiques ne peuvent pas être tout bonnement écartés : je crois que la personnalité (psychique) de JANDEK est pour beaucoup dans son attitude de retrait [j'y reviendrai plus tard, à propos du "mystère"]. D'autre part, l'exceptionnelle régularité et longévité de la démarche, ne peut que conduire à relativiser le poids des déterminations psychologiques : pour procéder de telle manière et si longtemps, il faut bien qu'il y ait eu conscientisation de la chose (dés le départ ou en cours de route, peu importe). Je me tiens donc au milieu du gué... Quant au sujet du secret, oui, bien sûr, les exemples littéraires abondent, particulièrement lors des deux derniers siècles, pour ce qui est du type qui nous concerne ici... PYNCHON, SALINGER évidemment, pour les plus récents et connus, mais aussi pas mal de "poètes maudits", d'auteurs posthumes, voire "d'artistes sans oeuvres" comme le souligne Jean-Yves JOUANNAIS dans son livre éponyme. Car, il y a l'effacement derrière l'oeuvre, mais aussi l'effacement tout court (par la virtualité ou la non-fixation de l'oeuvre, et par l'anéantissement de toute trace personnelle). Bohême et vagabondages, dépouillement Zen ou Bartleby... Pour faire vite, voici deux citations illustrant (par leur radicalité fantasmatique) mon propos, qui commence à dérailler, mais bon, à vouloir sauter des montagnes, hein... Et puis, vous rectifierez, si je ne le fais pas d'ici là... Donc... La première citation est tirée d'une lettre de William FAULKNER et la seconde de "Louise Amour" de Christian BOBIN. À méditer... 1) "C'est mon ambition d'être, en tant qu'individu, aboli, rayé de l'histoire ; de laisser celle-ci intacte, sans reste, sinon les livres imprimés ; il y a trente ans, j'aurais dû être assez clairvoyant pour ne pas les signer, comme le firent certains Elisabéthains. Mon but, et tous mes efforts y concourent, est que la somme et l'histoire de ma vie figurent dans la même phrase qui sera tout à la fois mon obituary (= notice nécrologique) et mon épitaphe : il a fait des livres et il est mort." 2) "[...] la plus grande gloire est de n'être connu de personne."ryoji #
14/04/2004 20:31:15
Merci pour ta réponse phasme ;) Pour continuer le débat et en continuant la réflexion de L'Arrangeur Masqué, je dirais que oui, cette autarcie est frappante et fascinante. Mais je ne pense pas qu'il faille parler de solutide sauf dans l'acte de création comme beaucoup d'autres artistes bien sûr. Jandek a certainement des amis, une famille, ... On peut émettre beaucoup d'avis et d'interprétation sur son attitude mais au delà de ça et pour en revenir à une explication simple, il y a évidemment comme l'écrit Charles Bukowski dans un de ces poèmes et il faut l'accepter, "d'autres voix, d'autres façons de créer, d'autres façons de vivre sa vie" ... Bukowski écrit aussi "nous nous foutons de la manière dont ils écrivent la poésie" et Jandek en est une parfaite illustration avec son vocabulaire musical hors du commun (pour le peu que j'ai entendu). En ce qui concerne le second point de L'Arrangeur Masqué: celui du "mystère" et ce qui pourrait expliquer son goût du secret, je conseille la lecture de Mao II de Don Delillo (ça fait un petit temps que je l'ai lu et je m'avance peut-être vite mais ...). A travers l'histoire de Bill Gray, un écrivain "pynchonien", Don Delillo nous livre des clés pour la compréhension du "mystère" Jandek, je pense.L'Arrangeur Masqué #
14/04/2004 19:16:45
Mon analyse du cas JANDEK, d'après ce que j'ai pu en comprendre en visitant le site tisue.net (je n'ai pas encore mis la main sur les disques) et dans la double optique de la "production" et du "mystère" proposée par Phasme. Primo, du côté de la création/production/distribution, ce qui frappe c'est la quasi autarcie du bonhomme : seul un cercle très restreint de personnes collaborent/ont collaboré avec lui -- "musiciens" occasionnels, "photographes" pour les portraits en plan large de quelques pochettes, un (ou plusieurs ?) fondé de pouvoir pour les délégations et affaires courantes à Corwood, et encore cela a pu être fait sur des bases non-formelles (à part pour la partie business et peut-être la musique) d'où les guillemets utilisés. En effet, que sait-on de ces collaborateurs et de leur degré d'implication : sont-ils eux aussi dans le secret, ou bien n'en savent-ils que très peu sur les tenants et aboutissants des choses auxquelles ils prêtaient main forte ? C'est donc du plus pur artisanat : tout est fait (bricolé ?) maison, avec une petite équipe (voire peut-être tout seul) et contrôle absolu de la totalité du circuit (toutes les étapes, de la création jusqu'à la distribution). Bon, mais pourquoi un artisanat aussi forcené, quand même dans l'industrie du disque il existe des structures à taille humaine, soucieuse de qualité, etc... (je vous passe le baratin des labels indé...) ? On peut avancer pas mal d'arguments plausibles (qui relèvent à la fois du psychologique et de l'éthique) : le besoin de tout contrôler et de travailler avec peu de gens pourrait être (au pire) le signe d'une paranoïa aigüe, d'un manque de confiance envers les autres ou tout simplement d'une incapacité à cotoyer les gens, à vivre dans le monde aussi bien que (dans une hypothèse plus agréable) le fruit d'une totale indépendance et d'un "idiotisme" plus ou moins conscient -- idiotisme au sens philosophique : qui est particulier, propre à une personne. Il fait les choses à sa manière, dans son coin -- c'est-à-dire, sans doute, avec les moyens du bord -- pour n'avoir à dépendre de personne et protéger ainsi l'intégrité de son art et de sa vision, au niveau artistique (pas de droit de regard, d'avis inquisiteur sur la forme et le contenu de sa musique) comme au niveau financier (circuit sans intermédiaires, donc sans compte à rendre ni contrat à respecter...). Ce qui pourrait aussi, et l'on en vient au second point, celui du "mystère", expliquait son goût du secret. Se tenir loin de toute exposition/inquisition médiatique de sa personne pour éviter toute pression supplémentaire, puisque déjà, il semble ne pas vouloir (ou pouvoir) supporter celle induite par le fait de travailler avec quelqu'un... Il y a aussi bien sûr l'explication mystique du secret, le mythe de l'effacement -- c'est à cet aspect-là des choses que je pensais dans l'énigmatique message d'hier (l'anonymat, les stratégies du mystère, etc...). J'y reviendrais rapidement (il faut que je retrouve quelques exemples et citations sur ce sujet), ainsi que sur ce que je pense personnellement du bonhomme et de sa démarche : là, je n'ai fait que mettre les choses à plat (grossièrement, oui je sais, mais c'était ça ou une tartine de deux mètres !). Aussi, les polémiques possibles et les ouvertures sur d'autres questions connexes au prochain numéro (il faut vraiment que je rebondisse sur la "rupture de contrat" évoquée plus bas...)phasme #
14/04/2004 11:06:09
Bonjour Ryoji. Je réponds à ta question : en fait, je m'intéresse beaucoup à ce qu'on appelle "l'art brut", sous toutes ses formes. Jandek est cité dans un site canadien dédié à cette forme d'art (aux côtés de Daniel Johnston, entre autres)- ce qui m'a amené à me pencher sur son oeuvre via tisue.net (dont je conseille le forum, très fourni, particulièrement intéressant - mais, c'est vrai, tout en anglais), et à effectuer mes commandes. Bon, en fait d'art brut, je pense qu'on est loin du compte. Ce serait peut-être trop long à développer (ce serait à faire), mais il me semble que les productions jandekiennes échappent à tout catalogue. Lorsque je parle de production, j'inclus l'objet disque, le visuel des pochettes, le mode de production & de distribution, l'étrange littérature délivrée, l'industrie & le(s) personnage(s) qui se cache(nt) derrière tout çà. Tout ce "mystérieux" artisanat aboutit à quoi ? A quelque chose qui, à mon sens, rompt le contrat minimum qui lie tacitement l'artiste à son public (à développer, également). Pour moi, le vrai mystère réside dans ce divorce délibéré - lequel divorce, certes, garantit à Jandek une entière liberté de création... A creuser. Pour en revenir à WO, je me demande si son dernier opus n'est pas une sorte de "self-portrait" à la manière de Zimmerman. Si c'est le cas, il n'y a pas lieu de trop désespérer.ryoji #
13/04/2004 18:48:51
Bonjour à tous. Phasme, je suis tombé par hasard sur ton post à propos de Jandek (inrocks.com) et je dois dire que j'ai été immédiatement fasciné par cet homme. Après recherche, j'ai aussi pu lire ton intervention sur cosmosonic.com. J'ai bien sûr visité tisue.net/jandek/ mais je suis loin d'être un expert en anglais et il bien dommage de constater qu'il n'y a pratiquement pas d'informations en français. Après l'écoute de quelques tracks DL et la vision du trailer de 'Jandek on Corwood' je me suis dit qu'il fallait absolument que je me procure ses albums et je me suis adressé à Flipped Out Records ... Je commande mes premiers albums le mois prochain. Bref je pense que c'est le début d'une 'passion' ou du moins d'un vif intérêt pour cet artiste et j'en profite donc pour te remercier de m'avoir fait connaître Jk. Mais toi comment l'as tu connu?L'Arrangeur Masqué #
13/04/2004 17:19:48
Mon point de vue, c'est qu'il y a mystère et mystère... et que ce qui paraît mystérieux (ou incompréhensible ou indéfinissable) à l'un ne l'est pas à l'autre... Bref, RIEN DE TEL QUE LE MYSTÈRE... Voilà un point. Le reste suivra ou pas, selon les cahots de mon train de pensée... Il y aura des invités littéraires à n'en pas douter, et, espérons, la participation active de quelques diésés qui pourront faire entendre ce que j'ai/ce qu'il y a à en dire (il sera toujours temps de faire le tri là-dedans...)phasme #
02/04/2004 15:35:51
Pas de mal...bien au contraire : cela m'a permis de clarifier mon propos. Et sur la question du "mystère" ? Je suis intéressé d'avoir ton point de vue.L'Arrangeur Masqué #
02/04/2004 13:20:55
Oui, je m'en doutais : plus une maladresse qu'autre chose... Ma remarque n'étant pas non plus du plus grand tact (surtout en guise premiers contacts sur ce Forum), me voilà donc habillé pour l'hiver en redresseur de torts à la noix...phasme #
02/04/2004 10:38:50
A gremlins : je ne suis pas sûr qu'il soit possible de télécharger des plages audio à partir d'aquariusrecords. Je pense que ce n'est disponible qu'en écoute. Me trompe-je ? Bravo en tout cas pour le grand saut : je suis persuadé que tu ne seras pas déçu.phasme #
02/04/2004 10:28:34
A l'arrangeur masqué : je ne me suis pas inscrit à ce forum pour annoncer perfidement la mort de WO. Je respecte la communauté WOienne, et m'y sens proche. Je reste sensible à l'oeuvre de WO, même si ses derniers opus m'irritent. Mais bon, çà passera (enfin, j'espère) - étant, par ailleurs, un vieux dylanophile et que donc les couleuvres, je connais. Si j'ai pu donner l'impression d'établir entre hiérarchie entre WO et Jk, et d'émettre des jugements, disons que c'est par pure maladresse - et je m'en excuse. Je sais parfaitement que toute démarche artistique est singulière par nature. Mon but était plutôt de pointer une filiation possible entre ces deux artistes - vous faire partager cette hypothèse et peut-être faire avancer une réflexion là-dessus. Enfin, je ne suis pas un intégriste de la lo-fi. En matière de musique, je pratique plutôt l'ecclectisme à outrance (sauf FM et tous ces trucs marchands). Voilà. Désolé encore de t'avoir heurté. Je promets de modérer, à l'avenir, mes adjectifs et mes superlatifs.gremlins #
01/04/2004 18:55:26
Bon, c'est parti ! Je suis allé sur forcedexposure pour commander les 3 CD conseillés par Phasme ... on verra bien ! A 7$ le CD (soit 5.80 euros le CD), on ne risque pas grand chose... Je n'ai absolument pas pris le temps d'aller télécharger les titres sur l'autre site, c'est le grand saut dans l'inconnu !! Alors, je vous en reparle après écoute et découverte dans quelques semaines. Merci à Phasme pour avoir partagé cette passion dévorante !L'Arrangeur Masqué #
01/04/2004 17:49:31
Oui, je vois... mais d'abord je reviens sur le lièvre dont je parlais hier, et qui est constitué par le début de ton premier message : "Je suis visiteur de votre site [...] étant très intéressé, jusqu'à peu, par la démarche de WO. Je partage la déception de gremlins à propos du dernier opus". Ce qui signifie... que sa démarche n'est plus intéressante ? Mais il ne l'a pas changée, il est toujours aussi insaisissable et brouilleur de pistes, et continue de faire preuve d'une totale indépendance d'esprit (le fait que ce best-of réenregistré déconcerte tant en est la preuve, non). Bien sûr, on est en droit de ne pas trouver à son goût la forme musicale développée dans ses deux dernières livraisons, mais est-ce à dire que l'oeuvre de W.O. est devenue "inférieure" ? Sur le fond, elle est toujours aussi exigente et trouve, du moins dans mon cas, un écho toujours aussi (voire encore plus) profond... Après, opposer implicitement les incartades de BPB à l'obscurité du "roi-des-indépendants" (sic) tombe à plat : a-t-on vraiment besoin de dire qu'untel surpasse un autre ? la musique (même du côté éthique) est-elle une compétition ? Voilà qu'on retombe dans les travers snobs et conformistes des amateurs d'indie music... Bon, je sais que l'enthousiasme d'une nouvelle découverte peut nous emporter plus loin que notre pensée (on est tous passé par là), mais il ne faut pas pousser... En ce qui concerne le mystère (et l'aura inévitablement) qui entoure JANDEK, il y aurait manifestement beaucoup de choses à dire, et pas que des choses qui vont dans le sens du poil... J'y reviendrais...phasme #
01/04/2004 14:48:41
J'ajoute que je suis tout à fait d'accord avec l'arrangeur masqué pour dire que le mode de production ne garantit pas de la qualité d'une oeuvre (musicale ou autre). Dans le cas de Jk, les choses se compliquent par le fait de cette sorte de mystère (de l'Ouest ?) qui entoure sa démarche (un mystère qui dure depuis 1978, ne l'oublions pas) : zéro apparition publique, zéro interview, etc... - rien que des galettes vinyl, puis des cds - et une boîte postale (on peut lui écrire - "il" (enfin..."quelqu'un") répond (à la main) sur tout, sauf sur ce qui le concerne). Il reste que, même si musicalement, Jk n'est pas - c'est le moins qu'on puisse dire - d'une écoute facile (parfois même à la limite du supportable - certains cds semblent avoir été enregistrés depuis les caves de l'enfer), son oeuvre m'apparaît être d'une consistance sans égale, et d'une stupéfiante sincérité. Bien évidemment, on adhère ou pas. Il est même permis de douter que cela soit encore de la musique ("beaucoup" se grattent la tête sur cette question - cf le forum du site tisue.net). Je pense pour ma part que c'est ni plus ni moins que de l'art - et du grand art - et peu m'importe après tout le support utilisé (ici : sonique)(d'ailleurs, qui peut regarder, par exemple, un tableau de Soutine sans un mouvement de recul et d'effroi ?). Je terminerai en indiquant que Tom Waits (dans son Mule Variations) se demande : "What's he building ?". Ecoutez cette plage : il y est question de Jk.phasme #
01/04/2004 11:06:56
Je commence par le deuxièmement de gremlins : j'effectue mes commandes (paiement par carte bancaire) auprès de www.forcedexposure.com, qui distribue, entre autres, toute la discographie de Jandek. Chaque cd est vendu 7$ (c'est semble-t-il le prix pratiqué par Corwood Industries) - ce qui est une bonne nouvelle pour le porte-monnaie. A cela, il faut ajouter le "postage" - mais bon, cela reste très abordable (j'y vais par série de 2, voire 3 cds par commande). Il existe également un site allemand (greaterhitsmailorder) - mais beaucoup moins achalandé, et plus cher (autour de 10€ le cd). L'intérêt est que la livraison est plus rapide (4j au lieu de 20). Pour répondre au premièrement, j'avoue être bien embarrassé, tant la discographie de Jk se révèle, au fil des acquisitions, d'une étonnante variété (période acoustique, électrique, noisy, a capella, le mélange de tout çà - et j'en passe). Je te conseillerais néanmoins ces 3 cds : "Six & six" (considéré comme étant le plus atonal - mais que je trouve particulièrement poignant), "You walk alone" (pré-blues électrique des cavernes, chant presque "normal"), et "Glad to get away" (acoustique, éthéré, mélancolique, de très haute tenue - Jandek dans toute sa pureté). Il est possible (cela me permet de répondre également à l'arrangeur masqué) d'écouter des plages ou extraits de plage sur www.aquariusrecords.org - site distributeur des cds de Jk - mais un peu plus cher que forcedexposure). Je vous convie à aller y faire un tour - et puis... on en recause ?gremlins #
01/04/2004 08:39:23
Moi aussi, j'ai jeté un coup d'oeil sur le site de Jandek... Evidemment, cette discographie pléthorique est carrément impressionnante. Il ne semble pas avoir lu ou entendu quoi que ce soit sur ce Jandek ____________2 questions à phasme : 1-si tu devais conseiller 3 albums, lesquels choisirais-tu ? 2-comment as-tu réussi à te procurer les 18 CD en ta possession (site, téléchargement ou échange) ?L'Arrangeur Masqué #
31/03/2004 21:20:36
Oui, j'ai jeté un oeil sur le site... je ne peux pas encore en dire grand chose sur le plan musical, car il n'y a pas de sources sonores (extraits...) pour juger sur pièces, qui est (et devrait toujours être) la seule façon d'apprécier, à tous les sens du terme, la musique... Quand à la démarche ou le mode de fonctionnement du sieur JANDEK, personnellement, ça ne garantit rien quant au plaisir, à la stimulation que je pourrais tirer de son oeuvre... (j'ai déjà donné avec THE MOUNTAIN GOATS, largement loués sur ce Forum, mais qui moi m'ont laissé relativement indifférent). Encore une fois, je crois que l'on confond ou que l'on a tôt fait d'accoler, comme si cela allait de soi, "indépendance" (aussi bien au niveau des étapes de la création que du circuit de distribution) et "intérêt" musical. Bon, de toute façon, ton intervention a soulevé un lièvre (pas si innocent que ça) que je poursuivrai plus tard... En attendant, 3 disques sans actualité que je conseille aux grandes oreilles curieuses (et aux petits snobinards) : "Mas Cambios" de HERMAN DÜNE / "The Golden Dove" de Mary TIMONY (psychédélisme indie) / "Early recordings, vol. 1" de Daniel JOHNSTON (double CD des premiers enregistrements faits à la maison). Pas de commentaires... voyez par vous-même...phasme #
31/03/2004 17:17:14
Hum - je reviens sur la pointe des pieds : quelqu'un, ici, a visité le site dédié à Jandek (cf infra) ? Si me permets d'être insistant (et peut-être de vous casser les pieds) au sujet de cette énigme paranormale faite musique (métamusique ?), et ce dans un site consacré à WO, c'est qu'il existe un rapport. Je n'irais pas jusqu'à dire que WO - du moins dans ses premières productions - s'est servi chez Jk, mais parfois, je n'en suis pas loin (rapprochez la pochette de "Days in the wake" et celles qui ornent les opus de Jk - par exemple. Et c'est sans parler de certaines tessitures musicales). Cela dit, je trouve que ce serait bien d'en dicuter - si cela vous chante, bien évidemment.Jp #
31/03/2004 11:20:10
Salut à tous ! Content de pouvoir réappaître sur un forum qui semble redevenir civilisé… Il faut dire que l’actualité est chargée et donne envie de participer puisque Will Oldham est de retour en nous offrant deux sorties quasi-simultanées : le «Greatest Palace Music» et le «Seafarers Music». Je pense que l’idée ayant conduit à la création de ce «Greatest Palace Music» était très bonne et correspond bien à ce que l’on attend d’un personnage comme WO : plutôt que de nous livrer un banal «Greatest Hits» compilatoire (il faut dire que les «hits», ça n’existe pas dans sa discographie !), il fait l’effort d’entrer spécialement en studio pour réenregister les titres préalablement choisis par le public ! Le résultat est surprenant, car le côté dépouillé un peu déjanté et émotionnel que l’on apprécie habituellement chez WO a laissé place à une musique à l’orchestration soyeuse et sans dérapage et à des voix parfois à la limite de la niaiserie (ces chœurs, je n’arrive pas à m’y faire … !!). Pour être franc, je trouve ça plutôt agréable à écouter en voiture après une journée de travail, mais ça ne deviendra jamais un disque de chevet. Mais qualifier ce disque de grosse variété FM américaine est tout de même méchant (dans cette catégorie, j’inscrirai plutôt Britney Spears, et autres poupées hurleuses de même acabit !) A l’inverse, je suis agréablement surpris par le «Seafarers Music» composé de quatre instrumentaux de bonne qualité, bien meilleurs à mon avis, que ceux de «Ode Music» ou de «the Broken Giant» /«Black/Rich Music». Un E-P d’une demi-heure qui installe une ambiance feutrée dans le salon, et qui donne envie de s’installer devant la cheminée les pieds en éventail… En résumé, deux nouveaux disques qui continuent ce qu’on pourrait baptiser le «cycle de la sérénité» pour WO entamé avec «Ease Down The Road» de 2001 et poursuivi avec «Master & Everyone» l’an passé. Evidemment, loin, bien loin des cassures et des fêlures de «There Is No-One…» , «Hope» ou «I See a Darkness» qui nous avaient tant passionnés.phasme #
30/03/2004 14:24:35
Bonjour, Je suis visiteur de votre site depuis pas mal de temps, et aussi de votre forum - étant très intéressé, jusqu'à peu, par la démarche de WO. Je partage la déception de gremlins à propos du dernier opus. Cela dit, son précédent pouvait laisser augurer une telle évolution. Actuellement, je découvre avec ravissement la discographie pléthorique de Jandek (j'ai en ma possession 18 cds sur les 35 qu'il a produit tout seul comme un grand, sous son label Corwood Industries, et ce, depuis 1978...). Voilà un artiste - au sens noble - qu'il convient de défendre. Je ne vais pas m'étendre sur le personnage, car tout est dit dans l'excellentissime site qui lui est dédié : http://tisue.net/jandek. Je vous invite à y faire un tour (si ce n'est déjà fait) - et vous verrez pourquoi il me semble que Jandek surpasse de loin tous les artistes qui se présentent sous l'étiquette (parfois frelatée) d'"indépendants". Et puis aussi, et surtout, il faut l'écouter : rien, sur notre planète, ne ressemble à Jandek - une sorte d'astéroïde musical, si vous voulez. Bien cordialementL'Arrangeur Masqué #
30/03/2004 14:09:11
[avis d'un amateur] Bon, pour faire court, je dirais que je partage en gros l'avis de Séb sur le nouveau disque de W.O. : plaisant musicalement -- ce n'est pas un album de "country commerciale", quoi qu'on en pense -- mais en fin de compte pas totalement foudroyant. Aucune des versions réenregistrées ne remplace les originales, bien que certaines soient en elles-mêmes assez convaincantes ("More brother rides" à l'atmosphère hypnotique et lourde, un peu dans la lignée de GET ON JOLLY ; "Pushkin" à l'orientation chorale/gospel bienvenue ; "The brute choir"...). Mais en fait, même si l'on ne peut pas s'empêcher de comparer avec les versions originales (ma toute première écoute a été assez brutale sur ce point), ce disque n'a jamais été fait dans l'optique de les surpasser, simplement de revisiter un répertoire, de lui faire respirer un autre air, de le dépayser -- dépaysement pas si radical que ça, malgré la production/instrumentation/arrangements, qui n'ont de "nashvilliens" que le nom (oui, tout est plus carré, plus policé, etc... mais il ne faut pas oublier que certaines prestations live du bonhomme s'attaqu(ai)ent autrement plus traîtreusement à ces vieilles chansons).gremlins #
25/03/2004 14:17:36
Après écoute complète, attentive et répétée du "Bonnie 'prince' Billy sings Greatest Palace Music", plusieurs réflexions qui n'engagent que moi : ce "Best of" réenregistré n'apporte rien à l'oeuvre de Will Oldham. Les versions présentées ici ont beaucoup perdu en émotion et en originalité. Le son "nashvillien" soit-disant contocté par l'un des responsables du son Lambchop sonne plutôt "grosse variété FM américaine" (de manière générale, les choeurs féminins (excusez-moi mesdemoiselles) sont carrément à vomir, et les arrangements sont à chier). Certes, on peut - comme le fait très habilement Stéphane Deschamps dans sa chronique inrockuptible - déclarer que "Les amateurs de folk geignard, qui n’apprécient le genre qu’à l’échelle d’un mouchoir de poche trempé de larmes, ne vont rien comprendre à Greatest Palace Music" et conclure par un pompeux "ça commence à devenir vraiment bon". De mon côté, c'est clair, le fan de base que je suis n'a absolument rien compris à cette nouvelle livraison de W. Oldham, et préfère de loin retourner au "folk geignard" de "There's No-One..." ou "Hope" ou "Viva Las Blues"... Sacré Will, sacré inrocks... le monde bouge et je commence vraiment à être largué. Je serai intéressé de savoir ce que d'autres amateurs en pensent.Séb #
19/03/2004 09:49:39
Bon, après enquête, il semble y avoir confusion dans la news des Inrocks (qui a d'ailleurs été allègrement reprise ailleurs...). En fait, il y a d'une part une collaboration des trois bassistes Mani, Peter Hook et Andy Rourke, sous le nom de groupe "Stalingrad" ou "Freebass" (infos sur http://www.neworderonline.com/News.aspx?NewsID=780). Et d'autre part, le nouvel album de Chris Vrenna (Tweaker, ex-Nine Inch Nails), intitulé "2 a.m. wake-up call", à paraitre le 20 avril prochain, et auquel Johnny Mar, Robert Smith, David Sylvian et Will Oldham ont collaboré, mais ça, on le savait déjà (infos sur http://www.tweaker.net/news.php).Séb #
11/03/2004 15:15:23
Une info trouvée sur le site des Inrocks : --- "Un trio de revenants de Manchester pour un album" --- Mani des Stones Roses (et Primal Scream), Peter Hook de New Order et Andy Rourke des Smiths ont décidé de travailler sur un projet commun. Intitulé Freebase ou Stalingrad, ce groupe composé de trois bassistes mythiques de groupes mancuniens devrait sortir un album en avril prochain, avec des collaborations de Robert Smith, David Sylvian ou Will Oldham. Peter Hook serait en outre en train de travailler sur les morceaux du prochain album de New Order. (17 févr. 2004) --- J'attends d'en savoir un peu plus avant de mettre l'info sur le site. Apparemment, c'est donc une collaboration de plus pour WO, qui bosse déjà sur un projet hip-hop avec Sage Francis, dont on devrait avoir quelques nouvelles plus précises très bientôt.gremlins #
09/03/2004 19:58:46
Bon, magic a eu l'idée sympathique d'envoyer à tous ses abonnés un CD "the united sounds of magic" (avec plein de trucs gerbants dessus mais avec un titre de bonnie 'prince' billy "Viva Ultra"). Euh, eh bien j'aime pas... Une orchestration très propre comme le dit Séb, mais avec dedans des choeurs ringards comme j'en ai rarement entendu et surtout, SURTOUT !! un espèce de solo de saxo comme les affectionnait le rigolo à lunettes de chez Supertramp John A. Helliwell... Ah, ah, hi, hi, hi... vraiment très drôle : je pense que c'est une méga blague ce truc... sacré Will !Séb #
http://www.illegal-art.org/audio/grey.html
02/03/2004 14:16:20
Une expérience qui vaut le détour, et dont vous avez peut-être déjà entendu parler : l'album "Grey album" de DJ Dangermouse. Pour info, c'est le mix du "Black album" du rappeur Jay-Z et du mythique "White album" des Beatles. Ca donne un objet assez curieux, qui mérite au moins une écoute. Et ce qui est rigolo, c'est que DJ Dangermouse n'a pas demandé l'autorisation à EMI pour les droits d'utilisation des chansons des Beatles. Du coup, l'album, initialement tiré à 3000 exemplaires, circule sous le manteau, et donc sur internet. Suivre le lien ci-dessus pour tomber sur un site militant qui le propose en libre téléchargement.Séb #
19/02/2004 14:03:36
Ca y est, depuis hier, le "Greatest Palace music" est disponible sur Soulseek (rappel : sortie dans les bacs prévue le 23 mars). Impressions après une première écoute : c'est du son pur-country, avec tout ce qu'il faut de pedal steel guitar, de violon, et de banjo pour donner une atmosphère 100% Nashville. L'ambiance est plutôt à la bonne humeur générale, même sur des titres comme "You will miss me when I burn" ou "Agnes, queen of sorrow". Bref, ça sonne un peu comme sur le maxi "All most heaven" (ou sur "Ease down the road" aussi). Certaines versions, comme "O how I enjoy the light", "Viva ultra", ou "I am a cinematographer", sont assez sympas. Au final, ça donne un produit assez bizarre : d'un côté j'aime bien la musicalité de ces nouvelles versions, mais d'un autre côté je me demande à quoi ça a servi de réenregistrer ces titres. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que WO arrive encore là où on ne l'attend pas. C'est déjà ça...Séb #
11/02/2004 10:10:18
Et apparemment, les premières démos du "Greatest Palace music" viennent de sortir, mais pas la moindre trace sur Soulseek pour l'instant...Séb #
11/02/2004 09:21:10
J'ai eu l'occasion d'écouter "Seafarers music", le dernier opus en date de WO (pour ceux que ça intéresse, il est disponible sur Soulseek, en attendant sa sortie dans le commerce à la fin du mois). Dans la même veine que "Ode music", c'est un recueil de 4 morceaux (un pour chaque marin présenté dans le film) joués simplement à la guitare : musique douce, un peu lancinante, faite de peu d'accords. Pas le disque de l'année, mais au moins de quoi bercer quelques soirées d'hiver...gremlins #
08/02/2004 14:36:38
pareil, oui... exactement... :(boom laps #
02/02/2004 12:14:12
Je ne sais pas si ça vous fait pareil mais moi jeharo #
24/11/2003 16:12:24
déjà un mois et toutes ses dents :) Joyeux anniversaire le désert ! Joyeux anniversaire le silence ! Joyeux anniversaire le vide ! Joyeux anniversaire le néant !Séb #
24/10/2003 09:29:49
Putain, maintenant c'est Elliott Smith qui se suicide à coups de couteau !... C'est quoi ce bordel ? On dit qu'il avait replongé dans la drogue. Et qu'il n'arrivait pas à terminer son dernier album... :(haro #
23/10/2003 09:04:55
ah, haro sur le baudet, d'accord... Oh... j'aurais pas pensé à ça... pas bête... ah la la...gremlins #
22/10/2003 13:57:43
haro (sur le baudet) est un âne... mais on ne va pas non plus revenir là-dessus...haro #
20/10/2003 11:23:01
"de nombreuses raisons (...) cette curieuse évolution (...) on ne va pas encore revenir dessus". Ah oui ?Séb #
17/10/2003 09:15:12
Bonjour tout le monde. Au cas où ça vous intéresse, je vais vous saoûler avec quelques chiffres... En effet, le site vient de fêter ses 3 ans d'existence, et je vous livre donc un petit bilan purement comptable. Après 13713 visites la première année, 30517 la deuxième année, le site a enregistré 47281 visites sur cette dernière année, soit une moyenne de 3940 visites par mois, ou 130 visites par jour, depuis un an. Le sommet a été atteint en janvier-février 2003 avec 6000 visites en un mois (cela a coincidé avec la sortie de l'album "Master and everyone"). Mais comme les chiffres se suivent mais ne se ressemblent pas, parlons maintenant du forum : 399 messages la première année, 2550 la deuxième année, et ... 572 cette année. Il y a bien évidemment de nombreuses raisons à cette curieuse évolution, mais on ne va pas encore revenir dessus. Enfin, en ce qui concerne les pages elles-mêmes, et si l'on ne tient pas compte de la page d'intro du site qui est un passage quasi-obligé, les pages les plus vues sont, sans surprise, les tablatures (45 % des requêtes) et les paroles (24 %) ; suivent, mais beaucoup plus loin, les photos (9 %), la discographie (5 %), les extraits, les news et la revue de presse (4 %), les liens (3 %) et enfin la biographie (2 %). La page du forum n'est pas incluse dans ces stats. Voilà, j'en fini avec cette bafouille en remerciant encore une fois toutes celles et tous ceux qui ont participé à ce site. C'est surtout à eux que ce message est destiné, pour qu'ils se rendent compte, par les chiffres, que leur travail n'a pas été inutile !Séb #
http://www.bbc.co.uk/radio/aod/radio1_aod.shtml?breezeblock
16/10/2003 09:49:37
Juste pour info, à l'occasion de ses concerts anglais, WO a joué au DJ pour la radio BBC 1 mardi soir. Voici la setlist qu'il a passée : Sandie and Rudy - "The Anomoanon" ; Later Days - "Speed To Roam" ; Warren Ellis - "1st Piece" ; Roy Harper - "Another Day" ; Samring - "Kulilal Ni Barangajan" ; Tom T. Hall - "That's How I Got To Memphis" ; Fred Murphy - "Good Morning Little Schoolgirl" ; The Anomoanon - "John Of The Slum" ; Johnny Cash - "Danny Boy" ; Little Wings - "Light Green Leaves". Pour écouter l'émission, suivez le lien ci-dessus. Et d'autre part, merci à l'Arrangeur Masqué pour son brillant exposé, je me suis rendu compte qu'il me restait pas mal de pépites de Johnny Cash à découvrir !L'Arrangeur Masqué #
10/10/2003 16:23:50
Swing low, sweet chariot... Petit retour sur Johnny CASH, plus précisément sur sa discographie historique (toutes les rééditions des années 50/60). Il a été beaucoup question dans les notices nécrologiques de la personnalité du bonhomme, de son parcours atypique dans l'industrie nashvillienne, etc... ; mais c'est vraiment sa musique qui importe, c'est tout ce qui nous reste maintenant, et là on peut juger sur pièces, sans la tentation de céder à l'hagiographie ou de se livrer à des considérations lyriques sur le mythe ou la mystique de 'l'homme en noir'. Foin des flonflons et de l'esbrouffe, restons près de l'os -- comme l'est toujours resté l'homme et sa musique... D'abord, quels que soient les disques (bons ou moins bons), la force et l'attrait de CASH réside principalement pour moi dans sa voix et sa diction -- parfaite, sans pathos et sans cabotinage intempestif. Une véritable voix américaine, rivalisant aisément avec SINATRA au niveau de l'articulation, si ce n'est au niveau du phrasé, plus rustique et monotone. D'où peut-être le malaise à l'écoute des derniers albums, où la voix n'est plus ce qu'elle était : le roc imperturbable s'est effrité, la maîtrise absolue -- même lors de ses périodes d'addiction -- n'est plus que lutte de chaque instant pour ne pas sombrer. L'autre attrait de la musique de CASH, c'est le mélange unique des grandes traditions populaires des Etats-Unis qu'elle propose : country, folk, gospel, pop/variétés..., qui fait peut-être de lui l'artiste américain le plus représentatif. Le meilleur de ce grand brassage (et donc de la discographie du bonhomme, si l'on met à part les "American Recordings" qui sont plus dans la veine indie-folk crépusculaire que nous aimons particulièrement par ici) reste les deux albums live à San Quentin et Folsom Prison, qui sont en fait des best-of (avec 2/3 titres spécialement écrits ou chantés pour l'occasion) et qui résument dans ses grandes lignes, et avec l'énergie de la scène en plus, les 15 premières années de la carrière de CASH. À partir de là, on peut remonter dans sa discographie jusqu'aux débuts pour Sun Records, à la production très minimaliste (même pour un habitué des enregistrements dépouillés typiques du rockabilly, ça surprend pas mal). "The very best of the Sun years" (Metro) est une bonne compilation de cette période-là : 30 titres sur la cinquantaine enregistrée au total pour le label, dont quelques uns de ses grands standards qui figureront dans une version ô combien plus sauvage sur les lives carcéraux de 1968 et 69 (la comparaison est vraiment, VRAIMENT cruelle pour les originaux...). La suite de la disco (les rééditions parues ces dernières années) offre du bon et du moins bon, c'est selon. Pour moi, il y a 2 albums qui se détachent : 1) "Songs Of Our Soil" (1959), une collection de chansons traditionnelles, dans un style encore très spartiate mais qui met bien en relief des mélodies relativement accrocheuses (seul inconvénient, disque très court : moins de 30 mn, même avec les bonus tracks !) ; 2) "Johnny Cash sings the ballads of the True West" (1965), un double-album concept sur l'Ouest sauvage et ses mythes, aux arrangements opératiques très soignés (ça fait penser un peu à l'ambiance des westerns du temps de 'la séance du jeudi' présentée par Eddy MITCHELL...). Les chansons sont vraiment bonnes (quelques perles absolues, avec cordes, piano, choeurs célestes... tout le toutim, mais toujours dans un style sobre et retenu) et on sent (ça s'entend) que CASH est à fond dans ce qu'il chante et raconte, ce qui n'était pas toujours le cas à l'époque, où il était le plus souvent "raide". Ensuite, si vraiment on y tient, "Hymns by Johnny Cash" (1959), un recueil d'hymnes et de gospels dépouillés, et "Carryin' On with Johnny Cash & June Carter" (1967), un album de duos avec sa future femme, dans une orchestration country un peu plus enlevée mais toujours minimale. Pour le reste, je ne peux vraiment rien recommander : "The fabulous Johnny Cash" (1958), son premier album pour Columbia, me paraît un peu trop monotone ; "Ride this train" (1960), un concept-album sur les trains, n'a pas grand chose pour attirer l'oreille (des introductions parlées trop longues, et pas vraiment de mélodies) ; "Orange Blossom Special" (1965), une collection très disparate (3 reprises de DYLAN, pas toutes réussies, un gospel, 'Danny Boy'...) et CASH semble être absent quand il chante... Il y a aussi d'autres albums du début des années 60 (bien meilleurs ceux-là, d'après ce que j'ai pu en lire) qui mériteraient d'être réédités, en particulier "Ring Of Fire", un best-of de titres sortis en singles ; "Blood, sweat & tears", concept-album sur la classe ouvrière, et "Bitter Tears", concept-album sur les Indiens d'Amérique, avec la célèbre 'Ballad of Ira Hayes'. Mais bientôt devrait sortir le coffret compilant les chutes de studio des sénaces pour American Recordings... Affaire à suivre, donc --lapin #
06/10/2003 09:29:33
au rayon disparition...gremlins #
04/10/2003 11:28:27
Au rayon "disparitions", on signale aussi celle de Robert Palmer... Grand bonhomme, lui aussi... :) hi hiharo #
23/09/2003 11:09:43
ouep. oueeep. eh ben.Tycho Brahe #
17/09/2003 15:48:10
ouaip ouaip, un grand bonhomme johnny cash... non seulement précurseur d'un point de vue musical mais aussi en ce qui concerne la "rock'n roll attitude" avec son cortège de drogues et de folie. Ce qui m'impressionne vraiment c'est qu'il est réussi à être aussi intègre dans sa musique et à connaître un tel succès populaire... hum... Ces 2 derniers albums sont vraiment splendides où ses talents de compositeur et d'interprète (dont la reprise de I see a darkness superbe) sont mis en évidence. snif snif, je vais aller réécouter sa version de bridge over troubled waterSéb #
12/09/2003 13:08:24
Johnny Cash est mort cette nuit à Nashville. Un monstre sacré qui disparait... Et qui produisait encore des merveilles tels ses récents American III et IV... :(gremlins #
http://www.brdf.net/interviews/interview_will_oldham_herman_dune.htm
11/09/2003 18:05:35
Connaissiez-vous cette page, qui retranscrit une interview de WO par les frangins herman düne ...? ça date de 1999 !gremlins #
04/09/2003 15:21:29
J'ai l'impression qu'il a attrapé ma myxomatose notre pov' lapin. Yeux rouges, inflammation des paupières qui rend aveugle... d'où, les textes vraiment incohérents que celui-ci tape péniblement sur son clavier : va falloir l'abattre !lapin #
04/09/2003 12:42:21
pour compléter... grandes oreilles... les poules... Séb... lapin... ohé !gremlins #
http://www.pitchforkmedia.com/news/03-09/03.shtml#story2
03/09/2003 21:20:25
(Quand les poules auront des dents, les lapins auront perdu leurs grandes oreilles)........... Pour compléter ce que nous dit Séb sur la page d'accueil, un autre article concernant le futur "Best Of" de WO en préparation.lapin #
01/09/2003 14:26:49
les poules auront des dentsSéb #
http://www.bjork.com/facts/gigography/images/00023/030815_30_PaulJosephBrown.jpg
21/08/2003 09:04:18
Il y a aussi une super photo de Will prise lors du concert de Seattle (voir lien ci-dessus).remy #
12/08/2003 10:11:23
http://www.dragcity.com/bands/bonnydiary.htmlAnti-hu #
24/07/2003 10:29:21
Ah bon ? Ah bon. (long soupir)L'Arrangeur Masqué #
06/07/2003 23:37:39
Voilà. Et il y en a encore 500 du même tonneau... Ouch, mal au ventre rien que d'y penser...L'Arrangeur Masqué #
06/07/2003 23:32:44
L'UTILITÉ D'UN MIROIR *** Nasr Eddin se tient immobile face à un miroir, mais il a les yeux fermés. / -- Ô mon mari, s'inquiète son épouse devant cet étrange tableau, je crains que tu ne sois devenu complètement fou. / -- Tais-toi donc, lui répond le Hodja gravement. J'essaie de voir la tête que je ferai quand je serai mort.L'Arrangeur Masqué #
06/07/2003 23:30:25
UNE SAGE DÉCISION *** De passage dans la ville de Brousse, Nasr Eddin se rend au bazar pour y faire quelques emplettes, et là, ses yeux tombent sur une magnifique théière en porcelaine de Chine. Malgré son prix, il ne peut résiter, et l'achète. / À peine a-t-il payé, qu'il s'aperçoit qu'elle doit être très fragile et que, s'il la casse, il ne trouvera personne d'assez habile à Akshéhir pour la raccommoder. Il s'ouvre au marchand de cette difficulté, lequel lui répond qu'il n'y a en effet dans toute la région qu'un seul artisan capable de mener à bien une si délicate opération : il est installé dans la rue voisine. / Alors, sans hésiter, le Hodja, d'un coup de poing, brise la théière en mille morceaux devant le commerçant stupéfait : / -- J'aurais bien fini par la casser un jour, explique-t-il. Or j'habite très loin d'ici, je crois donc plus sage de la faire réparer pendant que je me trouve sur place.L'Arrangeur Masqué #
06/07/2003 23:27:43
UN ESPRIT PUISSANT *** Lors des séances publiques du tribunal, auxquelles il lui arrive d'assister, Nasr Eddin a pris la détestable habitude de rire bruyamment lorsqu'il découvre qu'un témoin est en train de travestir la vérité. / Un jour, excédé, le cadi l'apostrophe en pleine séance : / -- Holà, Nasr Eddin, suffit avec tes ricanements ! Tu ne vas quand même pas prétendre que tu peux lire dans la pensée des gens !... / -- Si, je le peux, justement ! / -- Alors, prouve-le à l'instant, sinon je te fais couper la langue : dis-moi à quoi je pense. / -- Très simple, cadi ! Tu penses que je suis en train de mentir.L'Arrangeur Masqué #
06/07/2003 23:24:21
L'IDIOT DES IDIOTS *** Timour Leng fait appeler son bouffon Nasr Eddin et lui commande : / -- Gros paresseux, justifie un peu ta fonction : je veux que pour demain tu m'aies dressé la liste complète des idiots qui fréquentent ma cour. / Le Hodja revient le lendemain, une feuille de papier à la main. Timour voit tout de suite qu'elle porte un seul nom d'écrit. / -- N'as-tu donc trouvé qu'un seul idiot ? lui demande-t-il. / -- Oh, certes non ! Mais il en est un qui dépasse à ce point les autres que nul ne peut supporter d'être comparé à lui. / -- Qui est-ce donc ? / -- Timour Leng ! crie le Hodja. / Au lieu de se mettre en colère comme d'habitude, le tyran s'amuse plutôt de cette insolence, et il demande à Nasr Eddin de s'en expliquer. / -- C'est pourtant évident, répond l'autre : s'il y a des idiots parmi tes courtisans, alors que tu les choisis toi-même, c'est que tu es un idiot de première grandeur. / -- Tu te trompes, proteste Timour. Je suis entouré de gens remarquables. / -- Si ce sont des gens remarquables, alors quel idiot tu fais de me demander de trouver parmi eux des idiots. / Voyant qu'il n'arrivera à rien, le Tartare commence à se fâcher : / -- Tais-toi donc, à la fin, insolent ! Je vais te dire ce que je pense : l'idiot, c'est toi. / -- Dans ce cas, seigneur, poursuit le Hodja, imperturbable, je maintiens ma liste telle quelle, car il faut vraiment être l'idiot des idiots pour demander à un idiot de dresser la liste des idiots.L'Arrangeur Masqué #
06/07/2003 23:20:01
L'IMAM ET LES FIDÈLES *** Un jour, on vient en consultation juridique demander à Nasr Eddin : / -- Si l'imam lâche un pet, à la mosquée, que doivent faire les fidèles ? / -- Ce qu'ils doivent faire est évident, répond Nasr Eddin : aller chier.L'Arrangeur Masqué #
06/07/2003 23:18:28
QUEL VENT ! *** Une nuit, Nasr Eddin se décide à aller voler quelques légumes dans le jardin du voisin. Ce n'est pas la première fois et celui-ci, arrivant à l'improviste, surprend le Hodja en flagrant délit. / -- La honte sur toi, Nasr Eddin ! Cette fois-ci, tu ne pourras pas prétendre que tu ne pénètres pas de nuit chez moi ! / -- Tu ne vois pas le vent qu'il fait ? répond Nasr Eddin. C'est à cause de lui si je suis dans ton jardin : il m'a emporté, bien malgré moi, et m'a jeté ici. / -- Mais pourtant, tu déterrais bien un poireau, et à deux mains encore, quand je t'ai surpris, non ? / -- Ô mon oncle, du calme ! Je me tiens à ce que je peux pour ne pas m'envoler. / -- Mais ces légumes, là, dans ta musette, comment y sont-ils venus ? / -- C'est justement la question à laquelle je réfléchissais au moment où tu es arrivé. Laisse-moi un peu le temps de trouver.
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