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L'Arrangeur Masqué #
07/06/2004 16:05:14
Oui, j'ai lu le bouquin de MARCUS... Fouillé, comme toujours, et fascinant, mais peut-être pas d'un abord aisé pour ceux qui ignorent tout de la "old-time music"... Pour la biographie actuelle, je l'ai terminée ce week-end, mais bon comme tu en es encore qu'au début, je m'abstiendrais de tout commentaire. Je risquerais de gâcher ton plaisir...

phasme #
07/06/2004 15:51:05
J'en suis, l'arrangeur masqué, à l'année 64 - où çà commence à se corser. Jusque là, le tableau me semble vivant, et le contexte historico-socio-politique des années 60 aux Us bien cerné. Le personnage prend corps petit à petit - avec toute sa naïveté, étonnamment mêlée à un sérieux aplomb (et ce, depuis ses premières culottes courtes). Passage assez amusant où on voit notre personnage chanter dans bouges, d'une voix épouvantable et s'accompagnant d'un jeu de guitare approximatif, des morceaux auxquels personne ne comprend rien. Un oubli : sa (très courte) carrière théâtrale à Londres. Mais bon,çà m'a lair de bien se tenir pour l'instant - et pas trop mal écrit, me semble-t-il. Un autre livre intéressant à lire, peut-être le connais-tu : "La république invisible - Bob Dylan et l'amérique clandestine" de Greil Marcus. Un voyage dans l'univers musical des US, et une sorte de recherche des mythes fondateurs de l'Amérique, à partir des "Basement Tapes". Très documenté - et là encore, on en rencontre des "Anges du Bizarre" (les vieilles légendes du blues, etc...) ! Si tu ne l'as pas lu, je te le conseille vivement.

L'Arrangeur Masqué #
07/06/2004 14:33:12
Phasme, tu parlais la semaine dernière d'une nouvelle biographie de DYLAN. L'as-tu terminée ? Des réactions ?

L'Arrangeur Masqué #
07/06/2004 14:02:20
(pour Gremlins) Je ne sais trop quoi répondre... Ma culture musicale n'est pas si vaste, ni si profonde que ça, crois-moi. Je n'ai pas reçu de formation spécifique : dans ce domaine, je suis un autodidacte complet (apprentissage par imitation, à l'oreille, et quelques lectures par ci par là et quelques "trucs" glanés sur Internet, mais rien de systématique). Et puis avec le temps, on accumule pas mal de choses... Pour le reste, que dire ? J'imagine que j'ai la tête ainsi faite...

phasme #
07/06/2004 09:53:24
Pioché sur la Toile : "Mauvaise peinture... Le terme générique de " Bad painting ", titre de l'expo des peintures Neil Jenney ( New Museum, N.Y., 1978 ), désigne un style de peinture des années 80 réagissant contre le politically correct du Minimalisme et du Conceptualisme, contre l'idée d'une mort annoncée de la peinture. Les artistes pratiquent une peinture figurative, volontier baroque, effectuent des empâtements généreux, des surcharges de couleur, des dissonances colorées, ne respectent aucunes des règles classiques, compositions décentrées, utilisent des matériaux divers..." 1978 ... tiens, tiens...

phasme #
04/06/2004 15:46:25
Je reviens sur la phrase de Chusid, que cite Ryoji. Elle me rappelle fortement ce qu'a dit, en son temps, Jean Dubuffet à propos d'Art Brut - quelque chose comme (je cite de mémoire) : "Dès que vous pensez faire de l'Art Brut, vous n'en faites déjà plus". Et à propos d'Art Brut, j'ai trouvé ce texte de Dubuffet :«Nous entendons par là (Art Brut) des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d'écritures, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l'art classique ou de l'art à la mode. Nous y assistons à l'opération artistique toute pure, brute réinventée dans l'entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l'art donc où se manifeste la seule fonction de l'invention et non celles, constantes dans l'art culturel, du caméléon et du singe.». Pour ma part, je pense que chaque cd de Jk est une sorte de "happening" - et l'oeuvre, un "work in progress". C'est du moins le "concept" que j'y vois (si concept il y a). Ce qui renvoie à mon message précédent.

ryoji #
04/06/2004 14:12:56
Dès que j'ai cette compilation (il s'agit de vol.1), j'en reparle.

phasme #
04/06/2004 10:35:16
La brillante intervention de l'Arrangeur arrange bien mes affaires, car elle tendrait à confirmer un soupçon que je gardais depuis quelque temps, à savoir que - de bout en bout (et sauf rares exceptions) - Jandek improvise non seulement son jeu de guitare (ce côté aléatoire), mais aussi son chant (en évitant soigneusement tout référent mélodique). Il doit probablement, à la manière d'un Pollock au-dessus de sa toile - ou d'un calligraphe oriental - se lancer tête baissée dans le vide - avec comme seul support, ses lyrics. J'irais même un tout petit peu plus loin : lors de ses fameuses sessions électriques avec sa bande de délurés, je me demande s'il ne va pas jusqu'à improviser (substances aidant ?) les "paroles" (tant elles m'apparaissent farfelues, décousues, surréalistes - au sens d'écriture automatique). Ce qui expliquerait, me semble-t-il, d'une part le côté funambule/somnambule de son art - et d'autre part, son caractère pléthorique (une véritable discographie de free-jazzman...). Bon, voilà l'hypothèse que je vous soumets aujourd'hui.

phasme #
04/06/2004 09:38:41
Ryoji : ce qui me gêne un peu dans cette compilation (que je ne pense pas acquérir), c'est son côté "bêtes de foire" - ou Barnum (The Freaks). Je ne suis pas sûr que les intentions de Chusid soient très purs. Tu me diras, si tu te le procures.

ryoji #
03/06/2004 19:22:12
Dommage... Mais j'ai pu voir que la médiathèque près de chez moi posséde la compilation du même non.

phasme #
03/06/2004 18:26:21
Elle reste à faire... Concernant Chusid, il faut noter qu'il détestait la musique de Jandek - & que celui-ci le prenait naïvement pour son mentor...

ryoji #
03/06/2004 18:21:22
Phasme, sais tu s'il existe une traduction du bouquin d'Irwin Chusid "Songs in the Key of Z: The Curious Universe of Outsider Music" ?

phasme #
03/06/2004 18:21:00
Jandek a cette phrase curieuse : "I don't need to be conventionnal"...

ryoji #
03/06/2004 18:09:18
En effet bravo! Maigre réaction sur quelques points après cette lecture: je pense que Jk peut jouer d'une manière "classique", pour preuve, les moments où il est rattrapé par des semblants de structure mélodique ("accord classique"?) "facilement" reconnaissable par n'importe quelles oreilles. Nous avons tous grandi avec diverses harmonies entendues ci et là et quand on rencontre une musique comme celle de Jk, forcément il y a un effet de recul, on a plus l'habitude, ça ne rentre pas dans notre champ de compréhension et une adaptation s'impose. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il a forcément dû apprendre la guitare d'une manière orthodoxe. Il a ainsi "décidé" de se libérer de toutes contraintes (mais c'est déjà une contrainte) et d'exprimer une "liberté totale". Et donc je dirais que son approche n'a pas été apprise mais qu'elle a toujours été en lui (un tempérament, un caractère, une personnalité). Il suffisait qu'il le découvre (une libération?) par le plus grand des hasards (?) à la manière d'un Pollock découvrant le dripping ...? Irwin Chusid (puisque phasme en parle): "On n'aspire pas à faire de la musique de nulle part. Dès que vous tentez de faire ce genre de musique, vous n'en faites déjà plus". Si j'ai bien compris, tout se rejoint, toutes productions musicales seraient intimement liées ... Rien ne se crée, tout se transforme ...

gremlins #
03/06/2004 18:04:17
Putain, l'"arrangeur masqué" c'est quand même quelqu'un ! Cette brillante démonstration technique ne mérite qu'un seul mot : B.R.A.V.O. ! Il m'intéresserait de savoir ce que tu as fait dans ta vie (études, lectures, jobs... ?) Zorro pour en arriver à tel niveau de culture musicale et de qualité d'analyse...

phasme #
03/06/2004 17:33:14
Titi : Jandek parlant de son batteur (extrait d'une brève correspondance avec Irwin Chusid) - "I couldn’t think of another drummer so absolute except maybe Ginger Baker from Cream..." !!! Humour ? Va savoir...

phasme #
03/06/2004 17:23:16
L'Arrangeur Masqué : je n'ai qu'un mot - magistral ! Vraiment très intéressant ! Il faut que je retourne m'en imprégner...

titi #
03/06/2004 16:42:30
Après ce que viens d'écrire L'Arrangeur Masqué, il est difficile de trouver autre chose à rajouté, tout est dit.

titi #
03/06/2004 16:21:52
Phasme : Hier au soir, comme à mon habitude, je suis allé répéter avec mon groupe. Le batteur était accompagné de sa sœur et de son neveu (il a 6 ans). Quel ne fut pas mon étonnement lorsqu’il s’est saisi des baguettes et a commencé à taper de manière instinctive sur le tom-basse et la cymbale ! j’étais avec le batteur de Jandek !… Pour ce qui est du jeu sur plusieurs corde c’est fort possible, il faut que je réécoute.

L'Arrangeur Masqué #
03/06/2004 16:14:43
Bon, comme promis, (tentative de) réponse à la question sur la possibilité d'un "jeu de guitare sans technique". Je vais essayer d'être le plus concis et le plus clair possible, en m'en tenant au seul exemple de JK... Pour commencer par le commencement, il faut dire que pour la guitare le mécanisme (ou la gestuelle) de production du son est complexe : contrairement au piano, et aux autres instruments percussifs, pour lesquels il suffit de frapper une surface (n'importe comment et avec n'importe quoi: doigts, coude, pied, bâton, etc...), il faut en général pour faire sonner une note sur la guitare un mouvement double : appuyer d'une main sur une corde contre le manche (=fretter, ce qui donne et modifie la hauteur de la note) ET d'une autre pincer ou balayer ladite corde près de la caisse de résonance (le corps de la guitare). Je dis "en général" car on peut très bien ne pas fretter : on appelle cela jouer une corde à vide. Ainsi, il existe pas mal d'accords qui utilisent ces cordes à vide mais toujours en combinaison avec des cordes frettées (DO majeur, SOL majeur, MI mineur...). Car en accordage standard (mi-la-ré-sol-si-mi), l'ensemble des cordes à vide ne forme à pas lui seul d'accord traditionnel (majeur, mineur, septième, augmenté...). On est donc toujours obligé, que l'on joue en balayant les cordes, en picking, ou en note-à-note, de fretter un tant soit peu, de combiner le jeu des deux mains. Cependant il existe une astuce qui permet de ne pas fretter (réduisant donc à un mouvement simple -- une seule main -- la technicité nécessaire à la production d'un son). Il s'agit de l'accordage alternatif, autrement appelé "open tuning", qui consiste à hausser ou abaisser le ton (standard) des cordes en les tendant ou les détendant : on peut donc faire sonner toutes les cordes à vide comme un accord (complexe ou non -- il existe au bas mot une cinquantaine de ces "open tunings" nommés du nom de l'accord joué "à vide" : SOL majeur, RE majeur...). Bien sûr, pour changer d'accord (lors d'une progression harmonique), il faudra quand même fretter (avec des doigtés souvent plus simples qu'en accordage standard, mais pas toujours...). Cette possibilité de tenir un accord à vide a été exploitée à merveille par les vieux bluesmen (mélodies et variations rudimentaires, rendu hypnotique). Et elle semble servir de fond au jeu de JK, dont pas mal de morceaux, d'après ce j'ai lu et entendu, sont basés sur un seul accord (plaqué ou égrainé), d'où leur caractère peu mélodique et lancinant. Donc, de manière délibérée ou non (question épineuse et qui est je crois au fond insondable), JK -- au moins sur le plan de la gestuelle -- en rabat de la technicité complexe de l'instrument. Mais pas seulement sur ce plan-là... et j'en viens au gros de ma démonstration : l'argument technique-abstrait et musical (et un peu philosophique aussi -- pardon pour les grands mots...). En effet, au-delà de la mécanique de production du son, dont a vu comment elle peut être simplifiée, la "technique guitaristique" (au sens où on l'entend plus généralement et communément) réside dans tous ce bagage de doigtés et de progression d'accords que l'on a mémorisés : en fait la connaissance des ressources musicales (hauteurs des notes, harmonies...) du manche de sa guitare. Bagage technique important (plus de 1000 formes d'accords existent en accordage normal !), mais qui peut être lui aussi, grâce à l'accordage alternatif, simplifié (quantitativement) voire désappris (= se délester des acquis et de leur pesanteur, de leur routine). Et l'on touche là, à mon avis, au noeud et à la beauté du problème : cette perte de repères, d'habitudes (ou moins dramatiquement, son éloignement) que permet le jeu en "open tuning" est frappante et vivifiante. C'est tout un monde de nouveaux doigtés, d'harmonies et de renversements d'accords (car l'équilibre harmonique est lui aussi bouleversé). Tout un univers inconnu de sensations et de stimulations musicales que l'on découvre à tâtons, car l'on n'est plus guidé que par la sensibilité de son oreille (à moins d'avoir potassé à fond les doigtés spécifiques à chaque "open tuning", et même si c'est le cas, on est toujours dépaysé au départ : il faut réapprendre beaucoup de choses et lutter contre ses réflexes de guitariste en accordage normal). Ainsi, s'engouffrer dans la jungle de ces "open tunings" est un bon moyen de fausser compagnie à la pesanteur technique (de retrouver un regard et une oreille neufs comme au premier jour => thème du primitivisme). Cependant, c'est comme tout, on peut rapidement apprendre à maîtriser ces accordages et donc retomber (j'éxagère un peu) dans les ornières du savoir-faire. Mais, toujours d'après ce que j'ai lu et entendu -- je n'ai néanmoins pas encore pu vérifié guitare en main l'exactitude et l'ampleur du phénomène, je m'avance donc un peu --, JK évite cette ornière en jouant tout simplement sur une guitare "mal accordée", c'est-à-dire non pas seulement accordée différemment, mais accordée de manière aléatoire ou imprécise (hauteur des notes flottante, micro-tons...), ce qui fait que l'on ne sait jamais quelle note on joue (la fréquence exacte de l'oscillation). Voilà... En résumé, on peut jouer avec très peu de technique ou même contre elle... et la thèse d'une réticence à la technique pourrait être corroborée, cependant le motif premier semble indécidable : JK a-t-il jamais appris (de manière orthodoxe) la guitare ? ou ne connait-il que cette seule approche ? et celle-ci a-t-elle été apprise sur le tas ou non ? (question de la démarche délibérée ou de "l'accident" constitutif). Il y aurait encore quelques petites choses à dire (et quelques éclaircissements à donner), mais à vous de réagir maintenant... j'ai le cerveau qui fume...

phasme #
03/06/2004 15:11:08
(Pour l'Arrangeur Masqué) : ... et dans le registre "blues déconstruit, hypnotisme musical, jeu de guitare post-barrettien" (pour reprendre les termes de ton message du même jour) - tu ne peux, avec Jandek, qu'être comblé, car c'est précisément de cela qu'il s'agit, et de bout en bout (je n'arrive décidemment pas à me taire aujourd'hui).

L'Arrangeur Masqué #
03/06/2004 13:56:33
(pour Phasme) En fait, ma réponse était une boutade... Une boutade sérieuse, comme toujours chez moi (on ne se refait pas : il faut lire entre les lignes...).

phasme #
03/06/2004 13:53:00
Je reviens vite (et après - promis - je me tais) sur "Twelfth apostle" et "New town"", juste pour signaler que dans l'un, à un moment, on peut clairement entendre le passage d'un gros véhicule (la fenêtre était-elle ouverte ? Grosse canicule au Texas ?) - et dans l'autre, notre houstonien semblant chercher désespéremment ses "paroles" au milieu d'un morceau (bruit de feuilles de papier - note sur sa guitare, répétée pendant une vingtaine de fois, le temps de recomposer sa liasse). Ce qui m'amène à me demander dans quelles conditions exactes il arrive à enregistrer (et je pense notamment au "You painted your teeth" - et aux voisins....).

phasme #
03/06/2004 11:43:51
Titi : à la réécoute de "I went to hell", il m'a semblé entendre non pas une corde molle, mais plusieurs. Mais bon, je me trompe peut-être (n'étant pas pratiquant-musicien). Ryoji : la voix de Jandek est en effet étonnante dans ce disque - et elle l'est également de bout en bout de sa discographie. Comme si elle reproduisait toute le nuancier de gris (du plus clair au plus foncé). Avec toujours la même "minéralité" - ce grain loureedien. Mais c'est aussi que notre homme avance en âge : selon les dernières estimations, il serait dans sa cinquantaine - en admettant qu'il avait une petite vingtaine d'années à l'époque de "Ready...".

phasme #
03/06/2004 11:08:49
... et nous interroge aussi (j'allais oublier) sur la posture "moi-artiste" - et toute l'économie autour.

phasme #
03/06/2004 10:44:14
L'Arrangeur masqué : je reviens sur le troisièmement de ton message du 1/6. En fait, l'oeuvre de Jandek m'apparaît questionnante non seulement par le fait qu'elle ne cesse de s'interroger elle-même (ce fameux questionnement "existentiel" : qui suis-je ? qu'on pourrait tout aussi bien, d'ailleurs, lire comme une devinette...), mais aussi dans le sens où elle nous amène - de facto, et par effet de miroir - à nous interroger sur nous-mêmes en tant que "consommateurs" dans le contexte d'aujourd'hui de marchandisation des pratiques artistiques (ce qui rejoint la juste remarque de gremlins du 29/5). Sur ce point, le silence et la circonspection ne me semblent pas être la meilleure "stratégie".

phasme #
03/06/2004 10:17:08
Pas dégainer, mais plutôt : larguer (s'agissant d'une bombe). Enfin bref.

phasme #
03/06/2004 10:13:58
Gremlins, à chacun son Dylan, en somme - c'est d'ailleurs ce qui fait en partie son charme. Ok en tout cas pour John Wesley Harding & Oh mercy, bien sûr. Et quant à sa période new-age, je l'ai tout simplement boycottée - un boycott at vita eternam. Dans Blonde on Blonde, on trouve quand même ces onze minutes de "Sad-eyed lady of the lowlands", qui me font pleurer depuis une trentaine d'années. Et puis, à 24 ans, dégainer, sans presque crier gare, la bombe H61R ("Highway 61 Revisited") - moi je dis : chapeau bas !

Séb #
03/06/2004 09:23:24
Ah, les goûts et les couleurs... Pour moi, l'oeuvre de DYLAN, surtout sa période 62-70 (la suite contenant quelques belles horreurs), fait partie de ces musiques qui m'ont profondément bouleversé et que je considère comme étant presque insurpassable. Seuls quelques albums des BEATLES, de Neil YOUNG, Bruce SPRINGSTEEN, ou Will OLDHAM peuvent à mon avis soutenir la comparaison (pour m'en tenir au rock, car je pourrais parler aussi de BACH ou COLTRANE). M'enfin, on est pas là pour dresser des best-ofs, alors je m'arrête là. D'autre part, merci à l'Arrangeur Masqué pour les conseils sur Lee HAZLEWOOD et Nancy SINATRA, je vais essayer de me procurer les disques dont tu parles.

gremlins #
02/06/2004 18:46:48
Ryoji, méfiance! Dylan ne mérite pas FORCEMENT toute l'attention et l'affection que semblent lui porter de nombreux participants à ce forum... Il y un petit côté artiste "incontournable" et "indispensable" qui finit par être pesant à la longue. Côté discographique, on parle beaucoup de BLONDE ON BLONDE comme du chef-d'oeuvre absolu du rock. Eh, bien désolé, mais ce disque ne me touche pas. Il y a bien sûr 2-3 bonnes chansons comme Visions Of Johanna, Just Like a Woman et I Want You, mais le reste...J'ai même fait d'acheter la récente ré-édition en 2CDS LUXE SACD, rien à faire, quand ça veut pas ça veut pas ! Je lui préfère de TRES TRES LOIN le totalement dépouillé JOHN WESLEY HARDING rarement cité, peu connu, et que je considère comme le vrai disque indispensable de Dylan qui contient notamment le "All Along the Watchtower" repris plus tard par Hendrix, et d'autres perles comme "I Am A Lonesome Hobo" ou "I Pity the Poor Immigrant"... Ah oui, si Dlan n'avait produit que des titres de cet acabit, ce serait à mon avis un génie de la musique. Par ailleurs, est-il nécessaire de revenir sur ce qu'a fait DYLAN depuis 25 ans ? OH MERCY publié en 1989 mérite VRAIMENT qu'on s'y arrête, le reste, hum... Et ne parlons pas de sa période mystique, avec des "sommets" comme SAVED. Non, je trouve vraiment qu'on a tort d'idéaliser un type comme Dylan.

phasme #
02/06/2004 18:15:49
Et puisque nous parlions tout à l'heure de voix graves, je mentionne l'album "Tilt" - de Scott Walker (un autre frappé par l'Ange du Bizarre). Un croon assez effrayant, évoluant dans une matière sonore des plus inquiétantes.

L'Arrangeur Masqué #
02/06/2004 17:10:28
Ne t'inquiète pas Phasme. Tout est enregistré dans ma petite boîte noire. Je m'y pencherai le moment venu. Tu sais (cf. infra, un de mes messages à rallonge) ma manière d'opérer... Aussi, à toutes fins utiles, je signale pour tout le monde (si vous n'étiez pas déjà au courant) qu'on peut écouter des extraits (.ra ou .wmv) de quasiment tous les titres d'un artiste (en vrac ou classés par album) sur le site de UBL : www.ubl.artistdirect.com (ça ne remplace pas des extraits entiers certes, mais ça permet d'avoir un aperçu d'ensemble, pour tel ou tel album ou pour toute une discographie).

phasme #
02/06/2004 16:58:02
Merci titi pour tes précisions techniques - je vais réécouter "la chose". Il y a aussi un autre lien pour écouter des (6) morceaux entiers de Jandek (je l'avais signalé en son temps), c'est celui-ci : http://www.foxfairy.com/whatisjandek.html. Et merci aussi à ryoji pour sa confiance :.) - Les 2 albums de Buckley père dont je t'ai parlé, l'arrangeur masqué, sont les plus expérimentaux de sa discographie (une sorte de free-folk). Ce serait dommage de passer à côté - même si, parfois (j'en conviens), l'écoute n'est pas aisée.

L'Arrangeur Masqué #
02/06/2004 16:54:52
Ce serait sympa de donner la référence exacte, au lieu de faire le malin... Cette compilation s'intitule donc "These boots are made for walkin'. The complete MGM recordings" (Ace Records). Avis aux amateurs...

L'Arrangeur Masqué #
02/06/2004 16:28:23
Bon, tant qu'à parler de Lee HAZLEWOOD, autant signaler un récent joyau. Il s'agit de la réédition en un double CD, chez Ace Records, de l'intégralité des morceaux enregistrés pour la MGM, à savoir les albums "The very special world of Lee Hazlewood" (1966), "Lee Hazlewoodism, its cause and cure" (1967), "Something Special" (1968) ainsi qu'une poignée de singles. À part les titres figurant sur le dernier album, qui est... comment dire... très spécial, le reste est d'une grande tenue même si tout n'est pas du même niveau et n'est pas aussi étincelant que les grandioses "My autumn's done come", "José" ou "Your sweet love"... D'ailleurs, pour être raccord (et pour les petits curieux), un des morceaux que Lenoir a passé hier soir après la White Session était basé entièrement sur un sample de l'arrangement de cordes de ce dernier titre...

L'Arrangeur Masqué #
02/06/2004 15:48:55
(pour Séb) TECHNIQUE, TECHNIQUE... En cherchant dans l'historique du Forum, vu un problème : lien mort pour passer des archives 16 à 17. Et pour la page actuelle, tu as gardé les 100 messages précédents (d'avant le 11/05). (pour Titi) C'est tout à fait possible, ce que tu dis... (ça reprendrait donc le principe de la guitare "twang" popularisée par Duane EDDY sous la houlette de... Lee HAZLEWOOD...) Mais bon, je vois que tu es un connaisseur, et doit en savoir bien plus long que moi...

L'Arrangeur Masqué #
02/06/2004 15:35:03
(pour Séb) En ce qui concerne Dolly PARTON, je ne pourrais pas t'être d'une grande aide : je ne connais rien d'elle à part cette reprise et les quelques titres, justement, que Lenoir avez passé il n'y a pas longtemps (il faut dire que les photos affreuses qui ornent les pochettes de Madame me coupent toute envie...). Pour Nancy SINATRA, il me semble que j'en avais causé ici il y a un certain temps à propos de la discographie de Lee HAZLEWOOD (son mentor, compositeur, producteur et compagnon vocal durant la période dorée des années 65-68). La meilleure compilation est sans aucun doute "The Hit Years" parue chez Rhino (ils font toujours un superbe boulot dans leurs rééditions : tous ses meilleurs titres solos, plus quelques duos divins avec L.H., le tout classé chronologiquement). Il existe aussi une autre bonne compilation, regroupant à peu près les mêmes morceaux mais sans ordre : "Lightning's Girl: greatest hits 1965-1971". Bien sûr, il faut aussi se procurer les albums de duos avec L.H. (le sommet, à mon avis, et pas seulement, de leur discographies respectives). Pour l'instant -- l'intégrale des duos enregistrés à l'époque est encore en préparation, semble-t-il --, on peut les trouver sur "Fairy Tales & Fantasies" (toujours chez Rhino). C'est une compilation bâtarde regroupant l'intégralité du 1er album "Nancy & Lee" (1968) et 4 titres de l'album de réunion "Nancy & Lee Again" (1972). Un troisième volume, "Nancy & Lee 3", enregistré l'année dernière pour leurs retouvailles et avec les mêmes collaborateurs qu'à l'époque, doit sortir sous peu... Le problème c'est que je ne suis pas sûr que toutes ces références soient encore disponibles dans le commerce, contrairement aux 6 premiers LP de la miss, réédités avec force bonus tracks chez Sundazed (en import donc), mais que j'aurais des scrupules à te conseiller : primo ça ferait mal au porte-monnaie, et secundo les albums en tant que tels semblent, d'après ce que j'en ai entendu, plus dilués (quelques titres plus faibles ou franchement kitsch). De toute manière, si tu ne trouves rien dans le commerce, on pourra s'arranger comme d'habitude...

ryoji #
02/06/2004 15:25:03
Arrangeur Masqué, jeune ... Ca dépend d'où on se place. Ce qui a, c'est que je n'ai jamais eu ce "petit plus matinal", cette motivation nécessaire pour le découvrir et aller fouiller dans les bacs pourtant j'en ai eu l'envie plusieurs fois ... C'est peut-être son statut de "classique" ou "d'intouchable" qui m'a fait passer à côté de lui. C'est vrai que je suis plus enclin à être attirer par des outsiders comme Jandek. Merci pour les conseils ;)

titi #
02/06/2004 15:15:52
(pour L'Arrangeur Masqué) Pour « I went to Hell », je pense que jandek utilise une seule corde à vide en jouant sur la mécanique pour changer de tona. Je ne suis pas certain qu’il utilise une basse (une electro à corde dure détendue peu donner un tel rendu). Quant au claquement, cela peut être un effet de "tapping" sur une autre corde tres molle (ca frise).

L'Arrangeur Masqué #
02/06/2004 14:49:19
(pour Phasme) Pour "I went to Hell", j'ai du mal à savoir s'il y a un ou deux instruments... En tout cas, c'est sûr qu'il y a au moins une basse (désaccordée, et dont les cordes sont attaquées d'une étrange manière). Autrement, en ce qui concerne Syd BARRETT, son oeuvre solo entière est à mon avis indispensable (coffret de 3 CD intitulé "Crazy Diamond" ou alors ces 3 mêmes CD isolément, chacun comprenant des prises alternatives en bonus tracks : "The Madcap Laughs" (1970), "Barrett" (1970) et "Opel", recueil de chutes de studio, paru dans les années 80). Quant à l'oeuvre du père BUCKLEY, connais pas du tout, jamais rien entendu...

L'Arrangeur Masqué #
02/06/2004 14:35:34
(pour Ryoji) Tu dois être bien jeune ou alors tu as dû vivre longtemps sur une autre planète... :-) Mais il n'est jamais trop tard pour entrer dans l'univers dylanien. Si tu veux un petit aperçu de sa discographie, cherche dans l'historique du Forum (archives 15 à 18) les messages que Séb et moi avions laissés à ce sujet. Pour te permettre de prendre la température et de juger un peu sur pièces, va sur le site officiel www.bobdylan.com, à la rubrique Albums il y a les paroles et de courts extraits (en Real Audio et Windows Media) de toutes ses chansons. Aussi non, va voir à la médiathèque ou la bibliothèque proche de chez toi, il y a toujours au moins quelques CD en rayon (avec l'avantage de pouvoir tranquillement écouter les chansons et les albums dans leur intégralité). Si tu veux approfondir un peu les textes du bonhomme, qui sont souvent ardus, il existe un site de traductions en français assez bien fait (bien que traduire DYLAN soit toujours très délicat) : www.bobdylan-fr.com

ryoji #
02/06/2004 14:18:09
A Séb, dans le contexte de ce forum, c'est vrai que ça peut paraître surprenant... Shame on me! Mais je retiens les albums poposés par phasme. Sinon thanx à titi :)

titi #
02/06/2004 13:53:43
Pour ceux qui n'ont pas encore découvert Jandek. http://www.retrolicious.com/siftings/Jandek - Painted My Teeth.mp3

phasme #
02/06/2004 10:55:47
(Re-à l'arrangeur masqué) : Ironie ? Tout à fait - voire auto-dérision (assez fréquente chez Jk). Syd Barrett ? Je ne possède que son best of ("Wouldn't you miss me"). Il m'est donc difficile d'établir une comparaison. Par contre, connais-tu le "Lorca" et le "Starsailor" de Tim Buckley ? Vocalement, les mêmes glissades sur des pentes improbables. Et adieu la ligne mélodique !

phasme #
02/06/2004 10:29:02
Heu : c'est "Subterranean homesick blues" (ou connu aussi sous le titre "Bringing it all back home").

phasme #
02/06/2004 10:23:10
Ryoji : et oui, encore le Vieux ! Je viens d'ailleurs de recevoir les billets pour son concert de Saint-Etienne du 5 Juillet. Cà fera la cinquième fois que je le vois en live (depuis qu'il promène son invisibilité sur toutes les scènes du monde - autre stratégie pour garantir son anonymat ? Faudra en parler à Corwood). En cd, je te recommande fortement les 3 glorieux "Subterrean homesick blues" (1965), "Highway 61 revisited" (1965) et "Blonde on blonde" (1966) (ceux-là ont littéralement pulvérisé les limites du rock - en lui donnant un cerveau et une âme). Et puis tiens aussi : son concert de 66, en Angleterre : dramatique et grandiose.

phasme #
02/06/2004 10:01:15
(A l'arrangeur masqué) En fait, c'était sur ce morceau très précis. Basse électrique, trafiquée avec des cordes aigües (ou des rayons de roue de vélo - que sais-je ?). En tout cas, il me semble jouer seul. Mais peut-être qu'en mp3, on entend moins les nuances. Sur cd (avec donc plus de relief), c'est - oups - très impressionnant...

Séb #
02/06/2004 09:05:27
Aucun disque de DYLAN ? Comment est-ce possible ?? A part ça, l'Arrangeur Masqué, puisque tu en parles, j'aimerais bien approfondir un peu mes connaissances musicales du côté de Dolly PARTON et de Nancy SINATRA. J'en ai écouté tantôt chez Lenoir, et je suis resté complètement subjugué. Par contre, leurs sites web respectifs m'ont plutôt fait fuir... Alors, des albums à conseiller ??

ryoji #
01/06/2004 20:40:28
Oops, le vieux, maintenant Zimmerman ... Je l'avoue je ne possède aucun disque de Dylan. Merci pour la précision en tout cas ;)

L'Arrangeur Masqué #
01/06/2004 20:10:26
Robert Allen ZIMMERMANN, alias Bob DYLAN...

L'Arrangeur Masqué #
01/06/2004 20:07:45
(pour Phasme) Oui, j'ai écouté "I went to Hell"... D'outre-tombe, assurément... C'est drôle -- enfin, façon de parler -- mais la comparaison pour moi se ferait plus facilement avec le "Maisie" de SYD BARRETT (sur son deuxième album solo). Et petite remarque, comme ça, en passant : ces trois titres "caverneux", apparemment dépressifs et désespérés, me paraissent en fait plutôt extrêmement bilieux, ironiques... [Question voix "graves", il faut écouter celle de Lee HAZLEWOOD sur "Down from Dover" (une reprise de Dolly PARTON, en duo avec Nancy SINATRA, qui n'a peut-être jamais aussi bien "interpréter" que sur ce morceau-là). Même Johnny CASH ne va pas si profond...] // Autrement, il fait comment quoi ? Son jeu de guitare sur ce morceau précis, ou en général ? Sur ce dernier point, j'y reviendrai plus tard (demain, peut-être).

ryoji #
01/06/2004 19:23:20
Ah The Godz, 'Contact ...', il avait acquis à l'époque la réputation du disque de rock le plus atroce jamais enregistré... Le groupe fut le précurseur d'un esprit d'anarchie musicale dont les punks se souvinrent quelques années plus tard (Dico du rock). Pour ma part j'ai commandé à la médiathèque 'the third testament', je fais confiance à Mr. Sonic Youth. Sinon je viens d'écouter 'i went to hell' sur aquarius et j'suis assez étonné... notamment par sa voix! J'suis impatient d'avoir l'avis de L'Arrangeur Masqué sur son jeu de guitare. Et pour finir c'est qui Zimmerman, phasme?

phasme #
01/06/2004 17:58:25
Le "I went to hell" m'a fait le même coup que lorsqu'en 71, je me suis pris "Avalanche" de Cohen en pleine figure. As-tu écouté sur Aquarius ? Et si oui (je m'adresse au guitariste) : il fait comment, à ton avis ?

L'Arrangeur Masqué #
01/06/2004 17:34:48
(pour Phasme) Pas de CD encore, mais j'ai écouté les extraits (assez longs et représentatifs à ce qu'il me semble) qui figurent sur le site de Aquarius Records. Particulièrement intéressé par le 1er album "Ready for the house"... qui sera peut-être mon premier achat -- je dis peut-être, car ce mois-ci ça va être ceinture question musique... Et puis il faudrait que j'en sache un peu plus sur la forme et le son particuliers à chaque livraison du bonhomme (il faut qu'il y ait matière pour me nourrir et densité d'ensemble).

phasme #
01/06/2004 17:08:40
Bon, sinon : "New Town" & "Twelfth apostle" - deux petits joyaux minimalistes. Guitare étincelante (Jk SAIT jouer - c'est, au fil de mes acquisitions, de plus en plus évident - et je te rejoins, ryoji) et voix qui semble glisser tranquillement sur des montagnes russes, et frôler parfois des lignes mélodiques (certes distendues). C'est en tout cas limpide comme de l'eau de roche. A déguster en regardant par la fenêtre la pluie tomber - avec si possible un timide rayon de soleil.

phasme #
01/06/2004 16:27:09
(toujours pour l'arrangeur masqué) ... ou morceaux.

phasme #
01/06/2004 15:10:40
Quel(s) cd(s) as-tu en main ?

L'Arrangeur Masqué #
01/06/2004 14:46:19
... et répondre aussi sur la question du primitivisme, de la comparaison avec l'arte povera ou POLLOCK... (le tout, vraisemblement, à partir de l'analyse du jeu de guitare...)

L'Arrangeur Masqué #
01/06/2004 14:40:58
Pfff... je suis largué avec tous ces derniers messages... (pas le temps et l'énergie d'approfondir tout ça), mais je rebondis intempestivement et rapidement sur quelques petites choses. 1) j'ai enfin jeté une oreille sur la musique du sieur JANDEK, et surprise !, pas de réaction épidermiquement négative, plutôt même quelque chose d'intriguant et attirant -- recoupant en fait quelques unes de mes obsessions : blues déconstruit, hypnotisme musical, jeu de guitare post-barrettien... ; d'ailleurs à ce propos, le parallèle avec le "diamant fou" me semble pertinent... 2) je reviendrai plus tard sur la question de la possibilité d'un "jeu de guitare sans technique" et plus généralement du refus de la maîtrise technique (comme je gratouille un peu moi-même, j'ai quelques débuts de réponses..., mais tout ça doit être affiné : patience, donc !) 3) l'oeuvre de JK est questionnante ? Oui, peut-être, mais le silence et la circonspection peuvent aussi être, en l'espéce, une forme de réponse... 4) au sujet des écrivains du refus, des écrivains cachés dont on avait un peu parlé ici il y a quelques semaines, j'ai lu un petit livre intéressant et d'une lecture agréable, que je conseille fortement : "Bartleby et compagnie" de Enrique VILA-MATAS (paru chez Christian Bourgois, et plus récemment en poche, dans la collection 10/18).

phasme #
01/06/2004 11:05:40
Heu, disjonctées (et non dijonctées)...

phasme #
01/06/2004 10:56:53
Merci de m'avoir éclairé, gremlins. Bleu-roi, çà me plaît tout à fait. Et dans le contexte passionné de "Allez les bleus", je viens de recevoir ce matin, par porteur, mes deux cds commandés : "12ième apôtre" et "Nouvelle ville". A la 1ière écoute de "12ième apôtre" : cordes pincées comme ce n'est pas permis, cristallines, éparses - chant erratique - un Jandek très en voix. Donc, bien dans le gisement de "Glad..." La pochette a de très belles couleurs (matinales ?). J'y reviendrais. Quant à "New town", je vais me le mettre à l'oreille dans la journée. Pochette en tout cas marrante avec cette batterie pour débutant, achetée au Carrefour du coin. A propos de pochette, nous devrions ne pas tarder à découvrir celle de "Shadow of leaves", dont la sortie est prévue "in spring 2004". Tous les paris sont ouverts : après le rouge vif de "The place", le blanc lumineux de "The gone wait" - pourquoi pas un bleu électrique (bleu-Klein ?), pour faire bonne mesure ? Dans "Native land" (in "12ième apôtre"), j'entends : "It's not my fault/ I live in a vault" - censé être une citation légèrement déformée de Dylan (in "It's alright ma"). Et puis, un peu plus loin : "the native land is revolution" - ce dernier mot étant étiré à la Zimmermann (revooluuuuuuuutioon). Bon, ryoji : j'ai pu me procurer, enfin, le 1ier cd des Godz. C'est complètement dada - et très jubilatoire. Un excellent pendant à notre astre noir de Houston. Le batteur pourrait très bien faire partie de l'orchestre de spectres (sous substances ?) qui accompagne Jk lors de ses sessions dijonctées et sulfureuses sous le haut patronnage de la Fée Larsen. Et puis, dans mes achats : la très vivante biographie du sieur Zimmerman - qui vient de sortir (Epitaph 11)- écrite en français par un français - ce qui nous change des traductions approximatives. J'y reviendrais également.

gremlins #
29/05/2004 17:50:07
ça a l'air extrêmement important pour toi Phasme, aussi je me suis mis au travail pour tenter de répondre à la question de "savoir si le bleu de "There Is No-One..." est le même que le bleu-Corwood". Eh bien.............. N O N, pas exactement !! Le "bleu Corwood" m'apparaît légèrement plus clair que celui du "There's No-One". Dans la palette des bleus, et d'après mes souvenirs lointains, le "bleu Corwood" serait un "bleu roi" tandis que "There's No-One" serait un "bleu indigo" ! J'espère que cette intrigante énigme étant résolue, tu parviendras à retrouver calme et sérénité. :-)

gremlins #
29/05/2004 17:39:22
Autre réflexion qui me vient au sujet de Jandek, dans le prolongement des sept semaines d’attente qu’il aura fallu à Forced Exposure pour expédier ces 3 CDs. Dans une époque moderne où tout doit aller très vite, où il est devenu tellement facile de se procurer de la musique – légalement sur Amazon, la FNAC, ou dans le Leclerc Culturel le plus proche, ou illégalement un peu partout sut le net par wagons entiers de MP3 –, cet anachronisme temporel est stupéfiant. Mais je me demande si ce n’est pas cela aussi qui donne un authentique plaisir à la découverte de la musique de Jandek. Je veux dire, dans quelque temps, quand un grand nombre de consommateurs aura fini de se lasser de musique à force de télécharger bêtement du MP3 parce que tout le monde le fait et que c’est surtout «hyper cool mec !», il faudra sans doute que les artistes ou les distributeurs fassent preuve d’imagination en proposant un nouveau mode de consommation musicale. Je me demande simplement si Jandek n’est pas un précurseur dans ce domaine. Production artisanale microscopique, distribution au compte-goutte… et au final, des clients qui attendent ses disques avec impatience, et à qui il ne viendrait même pas l’idée d’essayer de se procurer sa musique illégalement.

phasme #
28/05/2004 14:59:29
Ah, nos messages se sont croisés, on dirait... Oui, en effet : l'enfance de l'art, en quelque sorte ! L'innocence en matière de création artistique, c'est toute une recherche nécessaire - mais aussi une "lost cause".

phasme #
28/05/2004 14:51:27
Je m'aperçois, ryoji, que je ne t'ai pas répondu sur la question du mode de production parthénogénétique de notre personnage. Si en matière de parthénogénèse, un phasme digne de ce nom se doit de ne pas être en reste d'éclaircissements >;D - il lui faudra prendre néanmoins quelques jours d'élan. De même, d'ailleurs, que sur la question de l'"économie-potlach", évoquée plus bas. Sinon, étant légèrement daltonien, je n'arrive pas à savoir si le bleu de "There no-one..." est le même que le bleu-Corwood. Quelqu'un peut m'aider ? (Et tenace, avec çà...).

ryoji #
28/05/2004 14:38:28
Coulant du pinceau de Pollock sur ces grandes toiles posées à même le sol ...

ryoji #
28/05/2004 14:33:21
Cette référence à l'art pauvre n'était qu'une tentative de plus dans la compréhension par association (hier Reich, aujourd' hui l'Arte Povera) du travail de Jk. A priori, oui c'est vrai qu'il n'y a pas chez lui traces d'un quelconque engagement esthético-politique. En tout cas dans l'état actuelle de mes connaissances 'jandekiennes'. Je reviens d'un site qui parle d'Arte Povera et quand je lis cette phrase: "la pauvreté dans ce contexte doit être comprise comme un dépouillement volontaire des acquis de la culture pour atteindre à la vérité originaire du corps et de ses perceptions", c'est la musique de Jk que j'entends. C'est celle d'un enfant (Jandek?) qui sortirait du ventre de sa mère et à qui on donnerait une guitare. Et cette volonté de soustraire sa musique à la catégorie de biens de consommation -abscence de toute promotion- même si on ne retrouve pas ce côté éphémère voulu par ce mouvement. Belle image que celle d'un Jk dont les doigts percuteraient la surface d'une guitare à l'instar de cette peinture coulant du pot de Pollock (sa musicalité, sa chorégraphie).

phasme #
28/05/2004 12:16:33
Décidemment, elle me taraude la tête cette histoire de pochette de "Days in the wake". Peut-être aurait-il mieux valu interroger Palace, plutôt que Bonnie Prince Billy (quand on voit ce que ce dernier a fait des oeuvres de Palace...) ? Enfin, bref. Et pour continuer sur mes irritations, ma commande ne m'est toujours pas parvenue (shipped pourtant le 5 mai from FE)... J' ai éprouvé aussi, comme tu le dis, gremlins, cette même impression de bavardage dès que de mes enceintes sortait quelque chose de non-jandekien. Et du coup, cela m'inquiètait un peu (suis-je encore capable d'écouter de la musique, etc...). Depuis, je me suis remis au jazz, au classique - et fort heureusement à mes chères idoles (Dylan, Cohen - pour ne citer qu'eux). Musique physique ? Ce qui est certain, c'est que - pour ma part - lorsque j'écoute Jk, soit je ne tiens pas en place (lorsqu'il s'agit des opus les plus, disons, "bruitistes"), soit je me mets en état de demi-sommeil (pour les opus "somnambuliques"). Dans les deux cas, toujours cette même sensation d'avoir (hum) "quelqu'un" - une présence physique - dans la pièce. Mais quand tu parles de musique physique, tu penses plus, j'imagine, à la texture voix/instrument - et j'en suis bien d'accord. D'ailleurs, je me pose cette question : 1978 ("Ready for the house") - apogée de la punk-music. Jandek = punk-folk/blues ? Ce qui m'amène, ryoji, à ton hypothèse "Arte povera". Dans les moyens, il est sûr que nous sommes en présence d'un "art pauvre". Mais à aucun moment, me semble-t-il, il est revendiqué comme tel. Et qui plus est, je ne trouve pas trace, chez Jk, d'un quelconque engagement esthético-politique, qui - à l'instar du mouvement situationniste des années 50/60 - fonde la démarche de "Arte povera". Jk serait plutôt comme un peintre qui ne peindrait que sur le cadre (voire sur les murs) en laissant la toile immaculée. Ou une sorte de Pollock (peinture aléatoire/néo-expressionniste et non figurative) ? Ou bien a-t-il comme devise cette phrase d'Adorno : "C'est à cette mort de l'art que tend chaque oeuvre en visant à tuer toutes les autres." (in Minima moralia) ? Mais comme le dis Corwood : "Nothing else to add, except the future, of course - and the future should be very surprizing" (la faute d'orthographe est d'origine).

ryoji #
28/05/2004 03:44:49
Par 'parthénogénétique', tu entends par là une création artistique dénouée de toute influences (néfastes) -référence encore une fois à la 'souillure' causée par le contact avec 'l'extérieur' dont parle Delillo dans Mao II- exceptée celles qui se construit à partir de sa propre personne (auto influence)? Il y a bien des musiciens qui en plus de leur musique s'expriment par la peinture ou la photographie mais on sent chez Jandek un lien inconditionnel entre les deux. Ce sont deux facettes d'une même expression avec un but commun. Et le lien hollandais est une preuve supplémentaire de cette oeuvre artistique globale/concept esthétique. Pourtant ce n'est pas ce qu'on l'air de penser les réalisateurs du documentaire : "The music is very good, and it is very important. Some people seem like they would like to make Jandek into a Marcel Duchamp or an Andy Kaufman, delivering an arbitrary and inconsequential art to advance some larger conceptual piece of Art. I have a lot of respect for Duchamp and Kaufman, but this is very clearly not what Jandek is doing." (http://www.junkmedia.org/?i=444). Mais je continue quand même à croire que Jandek à une vision (ambition artistique?) plus large que la majorité des producteurs de musique. Tout cela m'amène enfin à proposer un lien éventuel entre le travail de Jk et l'Arte Povera (mouvement artistique de la fin des année 60) par certaines de ces facettes. Voir la réticence à la technique dont tu parlais plus bas, l'utilisation d'un simple appareil photo jetable pour les prises de vues qui ont servi pour la cover de CD tribute.

gremlins #
27/05/2004 20:44:52
Je viens d'aller faire un tour sur Forced Exposure pour commander les 3 Cds "Graven Image" - "Ready For The House" et "White Box Requiem". Finalement j'ai beaucoup écouté Jandek cette semaine, et je trouve que cette musique est essentiellement physique... Phasme, cette idée de l'écouter au lit dans un état semi-éveillé est excellente ! Et, il y a un autre truc frappant : n'importe quel autre disque, pourtant choisi dans ma discothèque parmi les CD les plus sobres que je posséde, paraît incroyablement BAVARD en comparaison de ce que nous propose JANDEK.

phasme #
27/05/2004 15:23:27
J'adhère totalement à cette idée que Jandek se présente - dans le domaine de la musique dite "populaire" - comme une sorte de "concept esthétique (en-soi ?)", incluant non seulement ses productions (images, sons), son "économie" (type potlach ?) - mais également toutes les questions que cela soulève quant au processus de création artistique (parthénogénétique ?) et quant à la place qu'occupe l'artiste dans le "monde des hommes" (toujours problématique, et d'autant plus en ce qui concerne notre "reclus"). Je ne sais si l'oeuvre de Jk revêt, de tous ces points de vue, un caractère disons "révolutionnaire", et si elle a quelqu'avenir devant elle (sauf celle qu'elle se donnera). Je ne peux pourtant pas m'empêcher de penser que quelque chose d'inédit se passe - comme une mise en abyme cathartique entre un artiste et son public (si réduit soit-il)(ah, encore la Tragédie...)(... mais bon, là aussi, il faudrait demander à un spécialiste ce qu'il est possible d'en penser). On peut certes parler de catastrophe musicale - mais l'émergence, en poésie (qui est - je l'avoue - davantage mon domaine), du vers libre face à l'alexandrin, n'a-t-il pas été ressenti, en son temps, de la même manière ? Mais alors : si j'en crois la phrase que tu me cites, ne tombons-nous pas - avec nos tentatives d'y voir clair - sous le coup d'une condamnation d'immoralité ? (Cela me fait tout à coup penser à l'incompréhensible répartie de Kurt Corbain...) Pour ma part, je plaide innocent : l'oeuvre de Jk est, par nature, questionnante - ce qui est le propre de toute forme d'art. Le scandale serait, peut-être, que la musique dite "populaire" se retrouve tout à coup, et sans ménagement, dans la sphère de l'art - avec tout son lot de questionnement - ce qui n'est pas fait pour, personnellement, me déplaire. Sinon, j'ai voyagé chez ESP : effectivement, le catalogue est intéressant, ainsi que la démarche "éditoriale" (d'ailleurs, j'en ai profité pour faire quelques emplettes : "Ask the unicorn" de Ed Askew - un autre solitaire...). Je suis tombé aussi sur le site d'une galerie hollandaise, laquelle a présenté en Janvier et Février 2003 des oeuvres photographiques d'artistes de différents pays - et devine quoi ? Notre personnage figure sur cette liste ... (une photo y est d'ailleurs présentée). Le lien : http://www.mu.nl/exhibitions/past/43-IamAcamara/IamAcamara-eng.html. Pour finir, et cela met un terme à une sorte de rumeur : "Question : Was the cover of Days In The Wake inspired by any of Jandek's record covers? Answer: no, it was an old photo we liked from a pub in ireland". Je sors çà du "diary" de Bonnie Prince Billy... Je m'excuse donc d'avoir propagé (involontairement) ici un faux scoop (il faudra d'ailleurs que j'en informe tisue.net). Une question plus intéressante aurait consisté à lui demander ce qu'il pense de l'oeuvre de Jandek (il ne doit certainement pas la méconnaître, sinon il aurait répondu quelque chose comme : "Jandek ? Who ?"). Mais bon. Désolé encore.

ryoji #
27/05/2004 02:24:52
Effectivement c'est ardu ...! Et j'avoue que je ne saurais comment rebondir par rapport à la dissonance et Adorno. J'y reviens et je n'y ai fait qu'une lecture rapide et superficielle mais toute cette théorisation de la musique mérite qu'on s'y intéresse ardemment, c'est certain. Même si pour ma part je ne suis pas très attiré par la musique classique sauf alors dans sa forme contemporaine alors, comme Steve Reich, John Cage (que je ne connais que de "réputation"), ... En tout cas ce serait très constructif d'avoir l'avis d'une personne comme l'auteur de ce site sur la musique de Jandek. Ce qui m'amène à dire, et je le fais peut-être en m'avancant un peu vite, que le travail de Jandek va bien au-delà du strict champ de la musique je pense. Celui ci constitue à mon avis une véritable oeuvre (celle de toute une vie) au même titre que celle d'artistes contemporains qui utilisent la peinture, la sculpture, la vidéo, les installations, la danse ou encore l'architecture. Son "oeuvre" questionne un tas de chose comme la place de l'artiste dans la société, sa visibilité, sa marchandisation, la musique elle-même évidemment ... La régularité des sorties des albums, la récurrence du design, les photos plus mystérieuses les unes que les autres, bref tout ce qu'il nous donne à voir et à entendre forme quelque chose qui à son contact nous fait avoir une vision différente du monde. On peut dès lors l'aborder sous un angle nouveau. Et cela rejoint ta vision imagée de la musique de Jandek je crois (qui peut aussi s'expliquer en partie par l'invisibilité du personnage) et la notion d'expérience humaine. Et cela me refait penser à cette review de "On the way" toujours sur tisue.net: "Every Jandek record is a letter as personal as it is anonymous. Listening to a new one I get the feeling I should not be listening at all... To study, analyze, and ponder over these private soundtracks is quite immoral". En ce qui concerne ESP, j'ai trouvé cette adresse [http://www.espdisk.com/indexfrench.html]. Belle philosophie que celle adoptée par ce label! J'espère que ça répond à ta question.

phasme #
26/05/2004 11:11:34
Je reviens sur la question de l'expérimentation - car elle me paraît avoir son importance. Tout dépend, nous l'avons vu, du degré d'intentionnalité. Pour ma part, je serais tenté de parler, dans le cas de Jandek, d'expérience humaine. Comme si, en somme - et pour reprendre une expression de Mallarmé (évoquant Rimbaud et son rapport à la poésie) - Jandek s'opérait vivant (en live !) du blues. En tout cas, si tu as l'occasion un jour d'"écouter" "Blues turned black" (dans "I threw you away" 2002), tu comprendras tout de suite ce que je veux dire par là. C'est à la fois terrifiant et sublime. Après, ce qu'il est possible d'en faire - c'est une autre question.

phasme #
26/05/2004 10:11:47
Oups - décidemment ... L'adresse est en fait la suivante : http://www.musicologie.org/publirem/dupuis_01.html. Je suis bien d'accord avec toi : je pense qu'il serait abusif d'établir des liens entre Jk et les grands initiateurs de la musique contemporaine. Cela étant, notre personnage ne me semble pas dénué de culture (sur la pochette de son 1er opus, par exemple, il expose un ouvrage qui a été identifié comme étant une édition des oeuvres complètes de Marlowe - dramaturge contemporain de Shakespeare - une sorte d'alter ego flamboyant du grand William)(ce qui nous ramène, soit dit en passant, à la Tragédie). D'autre part, il aurait confié à Katy Vine (dans ce fameux interview au pied levé - que tu trouveras en lien sur tisue.net) avoir étudié la philosophie (tiens, comme Steve Reich...). Bon, c'est sûr, il faut éviter de tirer des plans sur la comète, et prendre avec les pincettes du laborantin des propos rapportés dans des conditions que je trouve assez litigieuses. Je connais de vue l'un des cds de Godz (leur premier - le meilleur, paraît-il). Malheureusement, au moment où j'ai voulu enfin me le procurer, il a disparu du présentoir... Dis-moi, si tu vas chez ESP (ils possèdent, j'ai ouï dire, un catalogue très intéressant), dis-moi comment se passe le contact. Je n'ai toujours pas reçu, quant à moi, mon colis mensuel. Le monde postal est vraiment mystérieux... Une dernière chose : hier soir je me suis repassé 6 & 6 (décidemment, il me scotche celui-là) - dans un état de demi-sommeil. L'idée m'est alors venue que, peut-être, la musique de Jandek s'écoute d'abord avec les yeux (puis avec les oreillettes du coeur - enfin, en dernier lieu, avec les oreilles de la tête). Mais ce n'est peut-être que pure poésie ce que je dis là...

ryoji #
25/05/2004 22:15:28
Phasme, ton adresse concernant Adorno est apparemment incomplète ... J'ai pas pu y accéder. Oui c'est vrai, encore faut il savoir qui se cache derrière cette guitare. Des gens explorent et continuent à explorer (comme Reich et Schöenberg) des (hors) pistes musicales et même si, sans nul doute, Jandek n'ayant aucunes connections immédiates avec eux et n'ayant aussi certainement jamais écouté ces musiques, il est un explorateur et sûrement un expérimentateur. Cela il le fait à partir des musiques de chez lui et avec un degré d'intentionnalité qui pose question. Sinon j'ai reçu ce matin "LIVING IN A MOON SO BLUE", 1982. Dans la lignée de "6&6"... Jandek très expressif dans le chant et un titre ('Alexandria kows') avec harmonica joué avec des soupçons de structures mélodiques. Une des reviews pour cet albums sur tisue.net parle de la musique d'un des membres des Godz en rapport avec celle de Jandek et c'est vrai que ce que j'ai pu lire sur eux à l'adresse suivante [http://www.sefronia.com/Recherche/Chronique.asp?AlbumID=1090] pourrait s'appliquer à Jk. En tout cas cet article m'a donné envie de découvrir le groupe et le label qui les héberge, ESP :)

phasme #
25/05/2004 11:39:54
Ah, pour le Dictionnaire du Rock, attendons l'édition 2020...

phasme #
25/05/2004 11:20:36
That is the question ... mais bien sûr pas la seule. Je reviens de neospheres - et cela m'a amené à me demander si, chez Jk, il n'y aurait pas une forme de profonde réticence (voire résistance ?) à l'encontre de tout ce qui touche de près ou de loin à la Technique (hormis celle de l'enregistrement - et encore...). Un jeu de guitare sans technique ? Y a-t-il un musicologue dans la salle... ?

phasme #
25/05/2004 10:45:04
Je ne connais pas encore "Follow your footsteps" (ce cd fera partie de ma prochaine commande). Mais la question de savoir QUI oeuvre à la guitare se pose à chaque album. Dans "Blue corpse" (Cadavre bleu - ou triste ?), par exemple, il me semble évident que le guitariste n'est pas celui de "Glad..." : un jeu somme toute assez conventionnel, basé sur des accords simples, sans nulle trace de dissonance. Mais va savoir (et c'est sans parler des "voix"...) ! D'ailleurs, à propos de dissonance, Adorno a mené, en son temps, une réflexion capitale pour tenter de comprendre le cheminement de la musique contemporaine dans son rapport au monde. C'est ardu, mais essentiel (va voir ici : http://www.org/publirem/dupuis_01.html). Jandek, lecteur d'Adorno ? L'autre jour, j'ai réécouté l'opéra "Moïse et Aron" de Schöenberg : dans le style "envoûtement/dissonance/atonalité", ce n'est pas mal non plus. Quant à connaître le degré d'intentionnalité dans la musique de Jandek, j'avoue être encore dans l'expectative : art brut ou néo-expressionnisme ? That is the question.

ryoji #
24/05/2004 20:07:57
Tout à l'heure, j'ai feuilleté le Dictionnaire du rock de Michka Assayas dans une librairie pensant trouver Jandek ... Mais aucunes traces de lui :(

ryoji #
24/05/2004 19:09:13
Merci phasme pour ces précisions sur les lyrics. En ce qui concerne le parti-pris, oui c'est une question que l'on se pose d'emblée à l'écoute de Jandek. Joue-t-il de cette manière parce qu'il ne peut faire autrement (sait il réellement jouer de la guitare ou subit-il un état particulier, sorte de folie passagère -encore des suppositions- qui l'obligerait à jouer de la sorte?). Mon avis est qu'il sait jouer de cet instrument (C'est ce que je me dis en écoutant "Follow your footsteps" en tout cas) et même très bien je pense. Mais il a choisi de le faire d'une manière différente et singulière. Et c'est en partie là justement que réside ma fascination pour cet artiste. Et je peux très bien comprendre la réaction se séb. Je me suis demandé dès que je l'ai découverte si ce n'était pas en fait du fouttage de gueule cette musique! En ce qui concerne le concept de musique aléatoire cela me fait penser à Steve Reich, l'un des chefs de file du courant minimaliste répétitif dans la musique contemporaine [http://neospheres.free.fr/minimal/]. Artiste auquel je me suis intéressé à un moment sans jamais avoir pris la peine de découvrir la musique (!) sauf au travers d'une compilation "Remixed" (remixes de ces oeuvres par des djs-producteurs de la scène électro). Reich-Jandek même "combat"? [http://neospheres.free.fr/minimal/reich.htm]

phasme #
24/05/2004 18:03:48
Seb : réécoute bien, ne serait-ce que "Rain in Madison" : il pleut dans la voix, la guitare pleut, et le son alentour est gris lumineux. Presqu'un tableau - en somme.

Séb #
24/05/2004 16:44:59
J'ai bien peur venir jouer un peu le rabat-joie de service... J'ai en effet jeté une oreille sur deux disques de Jandek, conseillés par phasme : "Glad to get away" et "You walk alone". Après une première (et unique, pour l'instant) écoute de chacun des deux disques, j'ai du mal à partager l'enthousiasme général. Il m'a fallu quand même une solide dose de volonté pour aller au bout de ces morceaux de blues minimal et austère (les mots sont faibles, je trouve !) : peu voire pas de mélodie, une instrumentation réduite à la portion congrue, seule une voix sortie de l'au-delà parvient à accrocher (agresser ?) l'oreille. Mais paradoxalement, il est vrai que ma curiosité est attisée par cette musique (?) qui ne ressemble à rien de connu. Bref, je répète un peu ce qui a déjà été dit ici sur Jandek, sauf que, personnellement, j'ai beaucoup de mal à retrouver mes petits là-dedans. Alors je vais m'arrêter là pour l'instant, je vais laisser un peu reposer cette première impression mitigée, puis je vais me sur-motiver pour réécouter ces deux albums et, après tout ça, je reviendrai en parler...

phasme #
24/05/2004 14:49:37
J'ajoute, gremlins, que "Ready for the house" débute par ces 3 accords historiques : "kling-klong-klang" - et d'emblée, sans ménagement aucun, nous pénétrons dans l'Impénétrable... Autre chose : si tout va bien dans le meilleur des mondes postaux, je devrais recevoir demain "Twelfth apostle" (1993). Il se pourrait que ce soit dans la même veine que "Glad...". Je te dirais.

phasme #
24/05/2004 11:23:09
Ryoji, d'après ce que j'ai pu comprendre des "lyrics" de Jandek, il est beaucoup question - me semble-t-il - d'images puisées dans l'enfance - images forcément déformées, fugitives, le plus souvent douloureuses, mais parfois loufoques. En tout cas, le questionnement est toujours existentiel (qui suis-je etc...), voire, à certains endroits, d'ordre métaphysique. Il y aurait une étude approfondie à faire sur les textes de Jandek, car ils ne sont jamais anodins et me semblent faire partie intégrante de son art - comme cette façon bizarre de faire s'éclabousser ses cordes de guitare d'une façon quasi-aléatoire (ah, cette NOTE hallucinante dans "i knew you would leave" de 6&6 - juste après son "...magic carpet" !!!). Il y a, j'en suis persuadé, un réel parti-pris dans cette expression. Effectivement, gremlins, on peut discerner dans la musique "désastrée" (mais non pas désastreuse) de Jandek des échos de "musiques lointaines". Parfois, j'en viens à penser que nous sommes peut-être en présence d'une sorte de "World music" d'un monde disparu. Je ressens, à son écoute, comme une immense nostalgie - celle d'un monde accordé (le discord de sa lyre est, à cet égard, très éloquent). Mais tout ceci reste évidemment à creuser - et pas seulement sur le strict plan musical (et encore moins sur le plan psychologique). Quels autres cds ? Si tu as aimé "Glad...", je te conseille fortement "Graven image", enregistré la même anné (même session ?) qui est très beau aussi. Il y a deux morceaux joués à l'accordéon par notre homme - on se croirait au fond d'une taverne pragoise... Il ne faut pas rater non plus "Ready for the house", son tout premier. La lumière y est belle, mordorée - moins suffocante, peut-être, que dans 6 & 6. Il y a aussi "White box requiem" - peut-être son album le plus désemparé (Jandek y est réellement triste - c'en est impressionnant, une telle tristesse - il chante assez peu, laisse courir sa guitare - les morceaux sont parfois coupés, reprennent plus loin etc...) Peut-être celui qui me procure le plus d'émotion - va savoir pourquoi ! Ou carrément son dernier en date ("The gone wait"). Mais dans ce cas : attention aux voisins !!!

gremlins #
23/05/2004 12:29:25
Mes professeurs de maths m'ont aussi rabâché que 94 moins 81, ça ne PEUT PAS FAIRE 23 ! Désolé pour cette pitoyable coquille qui, cependant, ne remet nullement en cause mon commentaire...

gremlins #
22/05/2004 21:14:36
Les 3 Cds de Jandek sont (enfin !) arrivés dans ma boîte aux lettres il y a quelques jours et je viens ici pour vous livrer mes premières impressions. Ce premier contact avec l’œuvre de JANDEK est franchement très impressionnant. La référence avec la tragédie grecque évoquée par Phasme il y a quelque temps m’est apparue assez vite... mais essentiellement en souvenir des fameuses unité de temps, de lieu et d’action – tant rabâchées par mes professeurs de français. Cette unité se retrouve de façon évidente chez JANDEK. Les 3 CDS «Six And Six» «You Walk Alone» et «Glad To Get Away» – bien que séparés de plus de vingt trois ans – me procurent cette sensation étrange d’avoir été enregistrés en même temps tant la musique et la voix «sonnent» de la même manière. Et, on retrouve cette même impression au niveau des pochettes – la typographie sobre de Corwood, ces 3 CDs tout bleus, et les photos sobres en noir et blanc, ou encore cette photo en couleurs où l’ombre noire mange la moitié de l’image... Et les chansons, me direz-vous ? Eh bien, cette musique est incroyablement émouvante, et c’est quelque chose qui me surprend énormément car j’avais toujours cru jusqu’à présent que la mélodie était quelque chose d’indispensable à une bonne chanson. Or, JANDEK ne sait visiblement pas – sauf dans l’exceptionnelle «Take My Will» – ce que «mélodie addictive» signifie. Et pourtant, lorsque sa musique se diffuse dans mon séjour – d’ailleurs, on a tendance à monter le son pour bien se laisser envahir par cette musique très pure et cristalline – la mélodie importe peu. La voix de JANDEK, l’instrumentation très simple à base de guitare acoustique ou blues, et de rares percussions, produisent comme une sorte d’envoûtement. Par moments, on se croirait en Orient à l’écoute de quelque musique sacrée tibétaine, à d’autres on a l’impression d’entendre un inédit des Stones de 1965 enregistré lors des sessions d’«Aftermath». Mais à aucun moment, je ne me suis ennuyé. Il y a quelque chose d’extrêmement intemporel dans cette musique, d’intrigant, de magique qui incite à remettre encore et encore les CDs dans le lecteur. C’est obscur, c’est désolé, c’est déprimant… mais c’est aussi lumineux, émouvant, indispensable. Merci JANDEK… et merci à Phasme à qui je demande, dès à présent, de me conseiller 3 autres CDs du bonhomme dans la lignée – si c’est possible – du «Glad To Get Away» qui est mon favori !

ryoji #
18/05/2004 17:45:11
C'est vrai que comme l'écrit tisue.net (rapport Jandek-Oldham), la jaquette de l'album "Days in the wake" est très proche de celles de Jk et peut apparaître comme un hommage. La musique étant aussi proche ce celle de Jk (faudra que je me procure cet album). A l'écoute de "six and six", toujours cette même question; qu'est ce qui pousse un artiste à produire une telle musique? Dès le début (c'est son deuxième album), Jandek annonce la couleur. Jandek serait il austiste? Il joue de manière obsessionnelle dans une sorte de minimalisme répétitif. Il me fait penser à un gamin qui joue pour la première fois de la guitare. Et pourquoi pas après tout! Si c'est la meilleure manière de se transposer. En tout cas c'est une musique étrange parfois teintée de peurs et d'angoisses je trouve. Est ce que tu t'es penché sur les lyrics de cet album phasme? Est ce qu'elles confirmeraient ou infirmeraient mes dires? Dans ma prochaine commande je devrais inclure "follow your footsteps", musique proche, je trouve, de celle qu'on peut entendre dans le trailer 'Jandek on Corwood'.

phasme #
18/05/2004 17:19:57
En réécoutant "Glad to get away", je me suis pris à rêver à une reprise de "You take my will" (un des rares morceaux de Jk à posséder une mélodie digne de ce nom) par Will Oldham - à l'occasion, par exemple, de l'album-hommage... Gremlins ne devrait pas tarder à recevoir son colis, si je fais le calcul. Quant à moi, j'attends "Twelfth apostle" et "New Town" (ma commande mensuelle). A bientôt !

phasme #
18/05/2004 10:05:12
Ah, dommage pour "You walk alone"... Ils se sont mélangés les pinceaux ou quoi (rupture de stock ?). J'ai réécouté "On the way" hier soir : en fait un curieux patchwork. Un début assez cacophonique et une fin émouvante (le très beau "i'm ready"). Il semble qu'il y ait plusieurs "chanteurs" qui interviennent (c'est évident dans "Sadie"). On croirait presque entendre le Captain Beefheart... J'aime beaucoup aussi "i'll sit alone..." malgré son mixage plus qu'approximatif (Jandek est loin d'être un ingénieur du son). Mais je n'arrive toujours pas à être certain à 100 pour 100 que c'est lui qui chante dans ce morceau. Ou bien se dire que ce disque est une sorte de "compilation" regroupant plusieurs périodes - d'où toutes ces différentes textures vocales ? Et sinon, qu'en est-il (pour toi) de "Six & six" ?

ryoji #
17/05/2004 19:46:02
J'avais commandé les 3 Cds que tu avais conseillé à gremlins. A la place de "You walk alone", j'ai recu "On the way". J'attends "Living in a moon so blue" de Greatest Hits Mailorder.

phasme #
17/05/2004 18:17:43
... je voulais dire : qu'avais-tu commandé à part "Glad..." et "On the way"...

phasme #
17/05/2004 17:58:44
Les "a capella" sont : "Put my dream on this planet" (2000), "This narrow road" (2001), et "Worthless recluse" (2001). Je ne possède pour l'instant que le premier de la série. C'est - comment dire - très très étrange, et assez dérangeant. C'est comme s'il parlait en marchant sur du gravier (d'un cimetière). Sa voix est sombre, minérale et très souvent entrecoupée de silence. J'avoue que je ne l'écoute pas souvent, celui-là. L'impression glaciale d'être dans la tête de quelqu'un qui se ressasse je ne sais quel cauchemar. Comme document sonore, c'est en tout cas quelque chose... Qu'avais-tu commandé ?

ryoji #
17/05/2004 17:15:24
A propos du CD a capella ... Parmis les dernières productions de Jk, certaines sont sans instruments si j'ai bien compris?

ryoji #
17/05/2004 17:07:58
Oui c'est exactement ça je pense: "apaisé" comme tu dis. Yes! reçu ce matin les 3 CDs commandés chez Flipped. Je me sens comme un gamin qui vient de découvrir un trésor ... Des questions encore et toujours ... Le mystère ... Et ces jaquettes telles de petits cailloux semés ci et là, les pièces d'un puzzle ... Une opinion commence à se contruire sur Jk avec "Glad to get away", minimalisme désaccordé et déstructuré mais immédiatement mise à mal avec "On the way" et son blues brutal. Et Jandek qui chante comme si les flammes de l'enfer lui embrassaient le cul! Magnifique "I'll sit alone and think a lot about you" ... Voilà ce que je peux dire après une brève écoute. Oui Jandek est un trésor! A+ :)

phasme #
17/05/2004 10:34:33
Je reviens rapidement sur l'anectode des photos - juste pour cette précision : Summersteps, pour illustrer le cd-hommage, avait envoyé à Corwood un appareil-photo (jetable) ainsi qu'une pellicule. Le rendu a été, semble-t-il, très rapide. Notre homme a dû se rendre immédiatement dans le cimetière monumental de Houston, et prendre, au gré de sa promenade, cette série de clichés énigmatiques. Quel est le message derrière - si message il y a ? Inquiétantes, pour qualifier ces photos, est peut-être effectivement excessif. En tout cas, on le sent dans son élément - et, oui, hum ..."apaisé". Quant à la compilation a capella, une "théorie" est avancée selon laquelle le fait d'avoir été sollicité aurait donné à Jandek l'idée de produire 3 cds sans instruments. C'est vrai, en tout cas, que les dates concordent. Des nouvelles, ryoji, de Flipped Out Records ?

ryoji #
15/05/2004 14:32:30
Et il s'agit du morceau "Om" qui se trouve sur "SOMEBODY IN THE SNOW (Corwood 0757-1990).

ryoji #
15/05/2004 14:14:14
Inquiétantes ... Peut-être? Auto-portrait, rapport décomplexé à la mort ... Joli vert en tout cas. A noter aussi que Jandek se trouve sur un compilation "THE UNACCOMPANIED VOICE: AN A CAPELLA COMPILATION (2000)". An album dedicated to a tradition & routine so common to our everyday lives yet so rarely captured to tape. Featuring some of the most distinctive voices in music today, all without instrumental accompaniment. Où on peut trouver Songs:Ohia notamment ... [http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/B00004U8RY/ref%3Dnosim/shophub7-20/102-4626092-4312909]

phasme #
14/05/2004 16:58:10
Et j'apprends que le label Summersteps Records travaille au volume 2 d'un hommage à Jandek. Le premier volume, paru il y a 3 ans je crois, mêlait des artistes tels que Bright Eyes, Low, Thurston Moore, Kid Icarus, Ivory Elephant etc... La jaquette de ce cd (visible sur http://www.summerstepsrecords.com) est une photo prise pour l'occasion par l'homme de Corwood (d'autres sont visibles sur ce même site en cliquant sur "See the Corwood Photos - elles sont très ... inquiétantes. Ou est-ce de l'humour noir ?)

phasme #
14/05/2004 15:13:59
Le Never Ending Tour du Vieux passe par Saint Etienne le 5 Juillet : hop, je réserve (comme de faire son devoir d'électeur, en quelque sorte).

phasme #
11/05/2004 09:51:28
Je possède ce disque. Il n'y a pas, c'est sûr, de quoi fouetter un chat. Un ou deux morceaux me font penser à des choses que Jk aurait pu faire dans son registre "dissonant/atonal/hypnotique". Mais, j'en conviens, çà s'arrête là. Ce que je voulais en fait souligner, c'était que ses sources musicales - outre le crypto-blues et le folk minimal - seraient peut-être à rechercher dans des strates plus enfouies - datables au carbone 14 en quelque sorte. Mais j'anticipe sur une question dont peut-être aurons-nous à débattre - documents en main.




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