La revue pop-moderne


Un grand merci à Jean-Paul pour les scans de cet article et des photos qui l'accompagnent.


Viva last blues


Avec le temps, on a appris à ne plus rien craindre d'un nouveau disque de Will Oldham. On sait qu'en étant lui-même, il tombera toujours juste et continuera à sortir des disques qui "font l'actualité" par un curieux mécanisme de renversement. Quand la lassitude des "nouveaux meilleurs groupes du monde" l'emporte, on se tourne vers un sanctuaire de chansons qu'on visite comme on retrouve un frère revenu d'un long voyage. Et Palace est rangé dans ce coin-là qu'on voudrait plus allergique à la poussière. Qu'attendre donc d'un nouveau disque de Palace, une fois l'acclimatation au terrifiant There is no-one... réussie ? Où placer sa curiosité, son appétit pour une nouvelle tranche, quand personne n'est à démasquer, quand il n'y a pas d'illusion à dissiper ? Le jeu de pistes qui consiste à identitier les participants au projet n'occupe pas longtemps. Il n'est pas non plus très utile à l'analyse de l'ensemble. On a déjà l'impression que, quelle que soit la configuration retenue, un disque de Palace serait, à quelques détails près, la même chose : des chansons apparentées "country" qui n'en ont rien à faire de renvoyer à un genre. Pour mieux renvoyer à soi-même.

Morvan B.

PALACE MUSIC Viva last blues (Domino/Pias)


La revue pop-moderne Magic
numéro 4
septembre/octobre 1995
page 67