Millefeuille


Un grand merci à Jean-Paul pour la mise en page de cet article.


Mountain


Drôle de choix que de chroniquer un disque vieux de (déjà !) 8 ans et qui ne compte que 4 titres alors que la liste des disques de Will Oldham semble presque inépuisable... Et pourtant, cet EP voit le "vieux jambon" et sa bande flotter bien au dessus du reste de la mêlée. Ca commence par un Mountain low tiré du 3ème (et sans doute meilleur) album de Palace, Viva last blues : une chanson typique du style Oldham avec un certain humour bien décalé ("If I could fuck a mountain, Lord I would fuck a mountain"), une rythmique présente sans en rajouter, pendant qu'on sent la guitare lead partir un petit peu dans tous les sens. Ajoutez à cela la voix d'Oldham et la présence à la batterie de Jason Lowenstein (Sebadoh) et on atteint presque le summum... Sauf que, les trois inédits qui accompagnent ce morceau sont encore meilleurs !

Tout d'abord un Gulf shores flâneur, parfait à écouter les fenêtres ouvertes sur une route ensoleillée et déserte : chaque note est à sa place et transpire de classe. (End of) travelling porte bien son titre, un certain apaisement se fait ressentir, magnifié par la slide du "pedalsteeler" Doug Easley (croisé entre autres chez Cat Power, Fuck et Two Dollar Guitar).

La voix d'Oldham se rapproche de plus en plus de la plus pure tradition folk : pas toujours juste, mais criante de vérité. West palm beach termine cet EP de la plus belle des manières, trois guitares faisant une grande démonstration de finesse et de retenue avant qu'un synthé totalement hors du coup ne fasse son entrée en jeu, ce qui, après tout, résume parfaitement l'esprit Palace : côtoyer le sublime tout en gardant un joyeux esprit nihiliste, le groupe évitant ainsi tout excès d'autosuffisance. Une leçon que beaucoup n'ont toujours pas apprise...

Eric F. le 10 novembre 2003

PALACE Mountain (Palace Records)


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