Libération


Master and everyone


Dernières infos sur le chanteur et songwriter du Kentucky Will "Bonnie Prince Billy" Oldham, à l'heure de la sortie de son quatrième album solo : ses cheveux continuent de tomber, sa barbe de pousser, et sa musique de bruire d'introspection morose. Master and everyone le montre collaborant avec trois membres de Lambchop de Nashville, ainsi qu'avec Marty Slayton, une chanteuse country & western qui vocalise avec lui tout au long de l'album. Le résultat s'apparente vaguement à un concept album folk sur l'amour, ses joies, ses tourments, et les contradictions d'Oldham se languissant de l'âme soeur mais terrorisé à la pensée d'un engagement romantique sans réserves. "La vie est dure pour un homme sans femme", déplore-t-il à un moment, et le gentil gratouillis acoustique en arrière-plan fait songer au son que produiraient de vieux montagnards privés de toute compagnie féminine depuis trente ans. Sa musique s'ancre toujours dans les racines rustiques de la tradition folk américaine, mais on ne trouvera rien ici de comparable à ses meilleurs titres tels le glaçant I see a darkness. Ses fans les plus fervents n'en prendront pas ombrage, mais la conversion de nouveaux disciples séduits par cet album semble exclue.

Nick Kent

BONNIE 'PRINCE' BILLY Master and everyone (Domino/Pias)


Libération
31 janvier 2003