
Un grand merci à Jean-Paul pour le scan de cet article.
Guarapero / Lost blues 2
D'ordinaire, les chroniques des compilations de titres introuvables ou inédits se terminent par la mention "for fans only". Mais Will Oldham n'est pas un compositeur ordinaire. Le petit prince de la country n'a-t-il pas signé avec le volume précédent, Lost blues and other songs, son meilleur album aux oreilles de beaucoup (les éternels nostalgiques de l'intouchable Ohio river boat song) ? Avec ce second volume — où l'on retrouve l'inquiétant Stable will, en version live —, l'auteur le plus prolifique de sa génération, avec Beck, nous gratifie de sa livraison annuelle. Un disque compilé certes, mais à mettre entre toutes les mains. Car de la dizaine de chansons rares ici regroupées, beaucoup feraient office de devantures pour musiciens besogneux. Avec ou sans son orchestre de bal (perdu), Will Oldham n'a en effet pas son pareil pour prendre l'auditeur à la gorge avec sa voix effilochée (le vibrant Every mother's son). Même quand l'instrumentation se fait plus organique (The spider's dude is often there, For the Mekons et al), plus cotonneuse (The risen lord, Boy, you have cum), le natif du Kentucky chante toujours comme un saule pleureur. Sauf quand il se tait et passe la bande de Twin peaks à l'envers (Gezundheit). Inutile de préciser que cette compilation est aussi nécessaire que la précédente et que la prochaine qui suivra sans doute.
Franck Vergeade
WILL OLDHAM Guarapero / Lost blues 2 (Domino/Labels)
 |
Magic
numéro 39
mars 2000
page 105 |